• La jeunesse qui danse et se réjouit en toute convivialité enchante le coeur car à travers elle nous retrouvons la nôtre. Comme l'eau du fleuve, jamais la même sous une apparence identique, elle se perpétue d'âge en âge du fond des siècles vers le lointain futur. Elle paraît éternelle à travers les générations qui se succèdent.
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  • Sylvie pensa soudain à la côte. Elles se dirigèrent en hâte vers les rochers avec l'intention d'y trouver une cachette. Ninique ne tarda pas à les retrouver, juste au moment où elles s'engageaient dans une descente périlleuse. Un peu de lait se renversa et coula en cascade le long d'une faille. Elles progressaient avec lenteur entre les blocs aux arêtes acérées. Ninique tentait de les rejoindre, mais elle brisa opportunément l'un de ses talons et jeta une bordée de mots énormes qui devaient être des injures.

    Enfin Brigitte et Sylvie atteignirent le pied des rocs. En se glissant contre la parois de la falaise, personne ne pouvait les repérer d'en haut. Elles pénétrèrent dans une grotte étroite au sol tapissé de gravier humide et attendirent là que Ninique, découragée, poursuive sa route.

    Les fillettes ne possédaient pas de montre. Elles évaluèrent donc le temps écoulé avant de se décider à remonter en prenant moult précautions. Lorsqu'elles émergèrent au niveau du chemin douanier, elles reconnurent au loin, en direction de son logis, la silhouette claudicante de Dominique.

    Le jour avançait tandis que le ciel s'assombrissait. Agathe et Blanche très inquiètes, guettaient leur retour sur le pas de leurs portes respectives. Brigitte et Sylvie coururent, soulagées, au devant de leur grand-mère. "Vous en avez mis du temps ! Les tança-t-elle. Où étiez-vous donc ? Que faisiez-vous ?
    -Rien, répondit Sylvie sans sourciller, on a rencontré un chat sauvage qui nous a suivi jusque dans les rochers !"
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  • Isolée à deux kilomètres du village, perdue au milieu de ce qu'il subsistait de lande, une coquette maison avait été construite au-dessus d'un blockhaus. Elle abritait chaque été, loin des regards concupiscents, le repos d'une grande grue surnommée Ninique-Pattes-en-l'Air qui proclamait de sa voix nasillarde, avec une totale impudeur : "Les hommes çà use !". A la brune, par crainte de la fraîcheur, elle endossait une sorte de caraco de fourrure précieuse que les méchantes langues qualifiait de peau de chat.

    Un soir qu'elle était allée avec sa cousine chercher le lait pour le petit déjeuner du lendemain, Sylvie eu l'ingénuité de lancer à son passage :"Peau d'chat !" Offensée, la grande Ninique se planta devant elle et hurla pour être entendue de tout le quartier :"Quoi ? La môme ! Répète un peu c'que tu viens d'jacter !" Sylvie, livide, se sentit devenir minuscule, minuscule... Près d'elle Brigitte n'en menait pas large. "Alors ! çà vient ou tu veux une torgnole ?" Les deux fillettes tentèrent de s'enfuir en douce. Mais Dominique, dite aussi Ninique-Peau-de-Chat, ne manquait pas de persévérance. Elle s'entêta à les poursuivre. "Où c'est-y qu'y crèchent vos vieux que j'les instruise comment qu'y z'ont mal éducaillé leurs mioches !" Cette dernière menace emplit les cousines d'effroi. Leur imagination s'enfiévrait. Cette harpie déchaînée n'allait-elle pas harceler leur grand-mère ? Faire du chantage, ou pire encore ? Brigitte aux abois donna un coup dans les côtes de Sylvie et l'entraîna vers la direction opposée.

    Cependant la furie ne désarmais pas. Ses talons aiguille ralentissaient à peine sa marche. Elle les filait à travers le dédale des ruelles. Croyaient-elles l'avoir distancée, Sylvie et Brigitte la voyaient réapparaître à l'angle d'un jardin ou d'une villa. Les bidons de lait devenaient pesants au bout de leurs bras.

    Que faire ?
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