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    Injustice

    Chers amis,

    Malgré le récent séisme, Haïti doit encore supporter le fardeau de la "dette de la dictature" contractée des années auparavant. Signez la pétition pour l'annulation de la dette d'Haïti, Avaaz et ses partenaires la remettrons au FMI et aux principaux ministres des finances la semaine prochaine:

     

    Le constat est choquant: alors que l'aide afflue à Haïti pour venir en aide à la population durement touchée par le séisme, l'argent s'écoule hors du pays pour rembourser la dette écrasante contractée il y a des années. Des gouvernements et prêteurs sans scrupules ont en effet laissé se creuser une dette injuste de plus d'un milliard de dollars.

    L'appel à l'annulation complète de la dette d'Haïti ne cesse de s'amplifier de par le monde et a été repris par plusieurs responsables politiques -- mais certains pays riches qui ont prêté à Haïti semblent vouloir résister. Et le temps presse: les ministres des finances du G7 pourraient adopter une décision finale la semaine prochaine lors d'un sommet prévu au Canada.

    Faisons résonner un appel mondial à la justice, à la compassion et au sens commun en cette heure tragique pour le peuple haïtien. Avaaz et ses partenaires remettront notre appel à l'annulation de la dette aux responsables politiques participant à ce sommet -- cliquez ci-dessous pour signer la pétition, puis faites la suivre à vos amis:

    http://www.avaaz.org/fr/haiti_cancel_the_debt_7/?vl

    Avant même le séisme, Haïti était l'un des pays les plus pauvres au monde. Après le soulèvement des esclaves haïtiens ayant conduit à l'indépendance de l'île en 1804, la France exigea des milliards en guise de réparation, plongeant le pays dans une spirale de pauvreté et d'endettement injuste qui dure depuis plus de deux siècles.

    Ces dernières années, la grande campagne mondiale pour l'annulation de la dette a réveillé les consciences. Et ces derniers jours, sous la pression grandissante de l'opinion publique, les créanciers ont fait un pas dans la bonne direction en commençant à parler de la possibilité d'un effacement de la dette haïtienne, dont le poids devient insupportable.

    Mais le diable se cache dans les détails. Après le tsunami de 2004, le FMI avait annoncé une suspension des paiements de la dette des pays affectés -- mais les intérêts de la dette n'ont cessé de croître. Une fois que l'attention du public s'est détournée de la région, les montants des paiements exigés pour la dette ont été plus importants que jamais.

    Il est temps d'annuler totalement la dette d'Haïti, sans conditions, et de s'assurer que l'aide prévue pour l'urgence et la reconstruction soit faite de dons et non de prêts. Une victoire aujourd'hui pourrait changer le destin de la population haïtienne, même quand l'île ne sera plus au coeur des préoccupations internationales. Rejoignez l'appel pour l'annulation de la dette et faites passer le message à ceux qui se sentent concernés par cette action:

    http://www.avaaz.org/fr/haiti_cancel_the_debt_7/?vl

     

     

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  • Le blog de la voisine (base)


    27 janvier 2010


    Madame du rez-de-chaussée vient de rentrer avec ses deux benjamins. On les entend rire et galoper à travers leur deux-cent-mètres-carrés-de-plain-pied qui jouxte mon appartement. Ce sont des enfants joyeux. Ils pleurent et se disputent peu. Sans leur présence notre imposante maison paraîtrait bien morne, figée dans sa pompe bourgeoise du dix-neuvième siècle. Leur père voyage souvent à l’étranger tandis que son épouse reste au foyer. Mais elle reçoit beaucoup.

    Elle est charmante, madame du rez-de-chaussée. Gaie, vive, elle rayonne. Avant-hier, je ne sais par quel heureux détour de la conversation, nous en sommes venues à parler blogs ; de ceux de mes neveux.

    - J’en ai un, moi aussi, s’est-t-elle exclamée. Voulez-vous venir y jeter un coup d’œil ?

    Ma foi…

    Elle m’a épatée. Son site mélange avec harmonie rigueur et créativité. Tout y est classé, bien rangé, pourtant les idées fusent à toutes les pages, joliment illustrées de ses peintures, photos ou collages. Elle l’a intitulé : Arts de la table et du jardin, blog géré par Lucullus. Ce mot me dit quelque chose… Ce ne peut pas être obscène sinon le modérateur l’aurait remise au pas. Devant tant d’ingéniosité j’ai préféré omettre de lui avouer que je viens d’en ouvrir un. Elle m’a ensuite invitée à déguster un thé gourmand préparé par ses soins. Les aînés arrivaient au moment où j’allais sortir. Sa fille, comme toujours, m’a adressé un salut plein de morgue. Quant à son fils, il a préféré m’ignorer. C’est le propre des adolescents que de prendre le contre-pied des parents.

    C’était prévisible, mais j’aurais dû anticiper. Mes visiteurs réclament des nouvelles de mes protégés. Inutile de leur raconter qu’ils ont été écrasés tous les quatre le même jour. Ce ne serait pas plausible. Si j’annonçais qu’ils ont fait une fugue en commun les amis des animaux crieraient à l’empoisonnement, au rapt, que sais-je encore, au risque de déclencher une série d’alertes incontrôlables sur la blogosphère. Donc, mieux vaut persévérer dans le mensonge premier et partir pour un safari photo ! Le problème est que ces petits fauves, s’ils partagent le même abri délabré, aiment vagabonder à travers les jardins des alentours, au gré de leur humeur. Pourtant il faut que j’en retrouve au moins trois pour rester crédible.

    Caramel ne fréquente que les maisons accueillantes qui offrent  près  de leur seuil un peu d’eau et une gamelle de croquettes. Il suffisait d’en faire le tour. J’en ai tiré une demi-douzaine de portraits, de quoi alimenter mes billets pendant plusieurs semaines. Dès qu’il m’a repérée, Souris a couru se réfugier sous une voiture. Malin, il fuyait mon objectif en remontant la rue sous la file des automobiles garées au bord du trottoir. Puis il repartait en sens inverse ! Pas moyen d’en obtenir un seul cliché ! Zut ! Agate a réussi à se faire adopter. Elle m’observait au chaud, derrière un rideau de tulle. Et Belzébul ? Où était-il passé celui-là ? J’allais renter presque bredouille lorsque je l’ai reconnu au pied des bouleaux, devant notre hôtel. Comme s’il avait deviné mon dessein, il s’est mis à prendre des poses lascives de star piégée par une meute d’admirateurs. Ainsi ai-je pu emmagasiner de quoi enrichir mon blog jusqu’à l’été.

    Ah ! Sébastien arrive. Je me permets de l’appeler par son prénom. Après tout, le locataire de l’appartement du second étage doit avoir au plus vingt-cinq ans. Il est infirmier à la clinique et ses horaires sont très irréguliers. Tiens ! Souris court devant le perron ! Vite, mon matériel photographique ! Il ralentit. La raison en est qu’il vient d’apercevoir le petit chien de la voisine du premier. Ils font ami ami, museau contre museau. Voilà un cliché qui ne manquera pas d’attendrir mes fidèles blogueurs. Encore quelques photos prises depuis ma fenêtre (par ce froid sibérien mieux vaut rester au chaud) et je tiendrai mon reportage.

     

    N.B. Ceci n'est pas un journal intime mais une fiction.

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