• Le blog de la voisine (base)

     

    24 avril 2010

     

    Encore ébranlée par l’intrusion tonitruante de jeudi, dorénavant je me lève avec le chant des merles afin d’être sur pied de guerre dès sept heures trente, par crainte que l’événement ne se répète. Tout de même j’aimerais en savoir davantage sur les raisons qui ont motivé l’intervention d’un huissier. Nos voisins sont toujours absents. Il est vrai que leurs aînés reprendront la classe lundi seulement.

     

    25 avril 2010

     

    Pour une fois Claude déroge à la politique éditoriale de son blog et consacre un article à la confiture de pissenlit dont il expose une recette illustrée de ses photos, ce qui est peu fréquent chez lui. D’ailleurs j’ai noté une faute d’orthographe dans sa rédaction, fait assez exceptionnel pour le souligner : « Je me suis amusée à préparer des confitures. » Mais qui n’a pas le doigt qui ripe sur le clavier un jour ou l’autre ?

     

    27 avril 2010

     

    La confiture attire mieux que la culture ! Les visites chez Claude ont triplé depuis la publication de sa recette.

    Ce matin l’informateur général du quartier m’a hélée au passage, par-dessus le mur de son jardin. Rien jamais ne lui échappe, surtout pas un commissaire et un huissier. Il espérait obtenir des détails croustillants sur mes voisins. Mais il s’est avéré mieux informé que moi et il n’a pas manqué de me faire part à tue-tête et sans ambages de ce qu’il pense de ces gens-là. De ça qui a fait faillite, qui a des dettes partout et  qui pète plus haut que sont cul (châtié !). Voyons, la p’tite mémé (délicat !) qui habite la même maison doit connaître bien des choses. Non, mon cher monsieur, je ne suis pas au courant des déboires de mes voisins. De toute façon, si tel était le cas, je ne les dévoilerais pas en pleine rue, au vu et au su de tous. J’ai senti que ma discrétion sur le sujet le vexait. Nul doute que le monsieur m’ait classé in petto au nombre de ces gens-là.

    Malgré tout, la curiosité me taraude aussi, il faut l’avouer. Les questions m’assaillent. Que leur est-il arrivé ? Où sont-ils en ce moment ? Que vont-ils devenir ?

    Notre voisine du premier étage, qui d’ordinaire ne prend jamais l’initiative de la parole, m’a accostée au pied de notre hôtel. Bouleversée, elle voulait me raconter sa frayeur lorsqu’elle a entendu un tel chahut au rez-de-chaussée. Au retour de ces messieurs, elle a pris le risque de descendre, de poser un pied dans l’appartement de la famille et de s’enquérir de ce qu’ils y faisaient. Bis repetita : présentations, commissaire, huissier, serrurier. Elle en tremble encore, de peur, et moi de colère à cause de ce réveil en fanfare. 

     

    29 avril 2010

     

    Notre demeure prend de plus en plus un air abandonné avec toutes ces persiennes fermées. Aussi, c’est décidé, demain je pars pour Oléron. Notre voisine du premier étage se retrouvera seule au milieu des appartements vides. Ce ne sera pas gai pour elle. Mais je ne supporte plus l’atmosphère de défiance qui s’insinue autour de nous depuis le passage de l’huissier.

    Au préalable je vais planifier quelques billets afin que mon blog ne reste pas vide pendant mon absence. Poursuivons dans la catégorie voyages.

    Alphonse travaillait seulement depuis quelques mois l’été qui suivit notre mariage, et j’étais toujours étudiante.  Nous n’avions guère d’autre choix que celui de vacances dans la maison de famille où se retrouvaient chaque été la plupart de ses oncles, tantes et cousins. Mes parents avaient sympathisé d’emblée avec ceux d’Alphonse et surtout, je crois, ils tenaient à rester auprès de leur fille unique. C’est pourquoi, cette année-là ils louèrent un appartement sur la Côte de Jade, dans une grosse villa cubique dépourvue de caractère. Le confort y était spartiate. Les planchers, décapés à l’eau de javel en fin de saison, érodés par le sable que chacun rapportait sous ses pieds, avaient pris une teinte grisâtre et terne. Mais l’immeuble présentait l’avantage d’être situé à deux pas de la plage.

    Afin de préserver un peu d’intimité, nous nous échappions de temps à autre, Alphonse et moi, vers les petites stations balnéaires qui ponctuent la côte entre Paimboeuf et Pornic, sous le prétexte de me les faire découvrir. De ces escapades à deux j’ai gardé des dizaines de photos de carrelets, de rochers, de plages couvertes de parasols et de couchers de soleil au ras de l’océan. Il y a de quoi remplir des pages de paysages estivaux. C’est parfait. Les blogueurs en visite trouveront de quoi se distraire pendant au moins quinze jours.

     

    30 avril 2010

     

    22 heures – Quel bonheur de retrouver mon nid insulaire, ma maisonnette grande comme un studio, avec garage et véranda, d’où je peux apercevoir un bout de mer ! Ce soir je l’entends surtout. Sa rumeur infinie me berce au fond de mon lit…

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  • 375 voeux

    Eric Puybaret

     

    Hachette livre / Gautier-Langureau (2004)

     

    375 voeux

    Puybaret

     

    Ce livre, de dimensions assez respectables (25 X 30,5) très joliement illustré, plaira aux petits. Pleines  d'imagination et de trouvailles, les peintures d'Eric Puybaret sont attrayantes et colorées. Son texte, gai et fantaisiste est un conte qui, avec subtilité dénonce l'orgueil et l'attrait de l'argent et prône la générosité. Derrière la dernière page se cache un paysage animé qui séduira les plus jeunes.



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  • Le blog de la voisine (base)

     

     

    16 avril 2010  

     

    Cette grande maison, si agréable lorsqu’elle est pleine d’animation, devient presque sinistre en l’absence de ses habitants. Madame, monsieur et les enfants du rez-de-chaussée au complet passent leurs vacances je ne sais où. Notre voisin du premier a pris la direction d’un pays exotique comme il le fait chaque année en avril. Sébastien suit une formation à Paris. Il ne reste donc que notre voisine du premier (elle rentre justement, encombrée de son chien et d’un panier plein de fleurs de pissenlits. Que compte-t-elle en faire ?) et moi. Les bruits familiers se sont éteints. Parfois j’ai l’impression d’être l’unique occupante de notre immeuble.

     

    19 avril 2010

       

    Un volcan au nom imprononçable fume à mille six cents kilomètres d’ici et paralyse le trafic aérien. De ce fait, depuis hier nous bénéficions d’un ciel bleu pur et d’un surcroît de silence. J’avais oublié à quel point l’azur est uniforme et profond; je ne savais plus que tant d’oiseaux chantent autour de nous ! A force d’habitude nous avons perdu la conscience de ce roulement de fond au-dessus de nos têtes, qui masque les bruits charmants du printemps. Pourtant nous vivons loin de tout aéroport. Mais le ciel, jour et nuit, est zébré de traînées blanches tandis que l’air gronde en sourdine d’allées et venues invisibles du sol.

    Mamoureuse sera contente : je vais insérer quelques photos de ses préférés. Une nouvelle venue, frêle chatte grise qui porte collier rouge et grelot, attire tous les matous du coin. Caramel et Souris ne sont pas les derniers à rappliquer dès la nuit tombée et à se joindre au chœur des sérénades félines. S’en suivent des bagarres tonitruantes. Dans la journée la  colonie des chats sans maître rôde alentours et rien ne la dissuade d’approcher. Essaie-t-on de les chasser, ils répondent par un miaulement pathétique à vous fendre le cœur. J’ai pu prendre plusieurs clichés assez réussis.

     

    20 avril 2010

     

    Nos voisins du rez-de-chaussée ne sont toujours pas chez eux. Les plus jeunes auraient dû retourner à l’école hier. Seraient-ils bloqués quelque part dans  un aéroport ou une gare ? Le blog de madame, Arts de la table et du jardin, n’a pas bougé…

    Tatiana vient de publier un album de vues d’Oléron et s’est empressée de m’inviter à  les admirer. « Qui sait si nous ne nous sommes pas croisées en ces lieux il y a quarante ans ? » Elle insiste ! Ma fois si le beau temps continue, je ne vais pas tarder à descendre là-bas. Mais motus sur internet !

    CS-qui nous offre des recettes de confitures et de boissons à base de fleurs de pissenlits.

     

    21 avril 2010

     

    Décidément c’est à croire qu’un buzz sur le pissenlit a été lancé ! Même Claude s’en mêle. Il nous en rappelle le nom savant, taxacum officinale, ainsi que l’appellation vulgaire, dent de lion. Puis il décrit la plante, de la pointe des feuilles au bout des racines. Enfin il en fait un rapide historique en mentionnant ses vertus médicinales reconnues par les médecins arabes dès l’an mille.

     

    22 avril 2010

     

    Incroyable ! Me faire ça A MOI ! Comment nous traite-t-on au vingt et unième siècle ? Vraiment, je suis outrée, vexée, humiliée !

    Par exception ce matin je m’accordais une grasse matinée. Soudain une succession de coups de sonnette impératifs, suivie de coups de poings dans ma porte m'ont fait sursauter « Commissaire ! Ouvrez ! » Commissaire ?  Rien ne me prouvait que ce monsieur le fût. Néanmoins, l’esprit encore englué de sommeil j’ai sauté du lit et attrapé au passage une veste pour cacher ma chemise de nuit avant d’ouvrir. Devant moi se tenaient trois hommes dont le plus jeune me tendait une carte indéchiffrable sans mes lunettes.

    — Commissaire untel ! Voici monsieur..., serrurier et monsieur..., huissier. Nous venons faire l’inventaire du mobilier. Monsieur... est-il là ?

    — Non, il n’habite pas ici…

    — Alors il occupe l’autre appartement en bas ? Personne ne répond. Savez-vous où il se trouve ?

    — Pas du tout ! Je ne me mêle pas des affaires de mes voisins !
    — Tant pis ! Nous allons entrer chez lui. Il était prévenu. Nous avions rendez-vous ce matin. Au revoir  madame !

    Je me suis retrouvée seule, complètement abasourdie sur le seuil de mon logement. Je veux bien qu’on n’aborde pas les voyous ou les bandits en y mettant toutes les formes de la politesse, mais de là à faire un tel ramdam !...

    Ainsi avant son départ le fils du rez-de-chaussée ne cambriolait pas ses parents, il essayait de sauver les meubles, tout au moins ce qu’il a pu en emporter...

     

    N.B. Ceci n'est pas un journal intime mais une fiction. 

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