Textes et dessins de Margareth St Gildas

 

Camp lapon en Norvège du nord

 

Famille lapone

 

Séchage du poisson

 

  

Skibotn

 

Même au niveau du cercle polaire il peut faire chaud en juillet !

 

 

 

 

20 novembre 2010

 

Je rentre glacée jusqu’aux os. Il gèle chez Claude R. Elle doit régler son chauffage sur le minimum supportable. Nous avons discuté un long moment autour d’un café. Le sac à puce –Varech, excusez-moi- m’a fait une fête épouvantable maintenant que la présence de sa maîtresse le rassurait. Merci pour les assauts répétés de léchouilles !

Le premier instant d’embarras passé (elle ne pouvait quand même pas s’en tenir au sobriquet de taratata) nous avons parlé de nos blogs, puis de la sphère internet. Son élocution est moins alerte que sa plume. Elle bredouille, bute sur les mots. C’est la conséquence, assure-t-elle, de la solitude. N’a-t-elle donc aucune famille ? Si, répond-elle, mais ses frères habitent au loin et leurs responsabilités les accaparent. Des neveux ? Elle n’en reçoit aucune nouvelle. Alors des amis ? Arrivée tard dans notre région, elle n’a pas réussi à se lier avec qui que ce soit. Les autres, ceux d’autrefois, elle les a perdus de vue. Leurs routes ont divergées.

Je l’ai mise au courant des projets de Melle H. Qu’en penser ? Elle n’a exprimé aucune opinion tranchée. Notre conversation paraissait l’avoir épuisée. Je l’ai quittée sur la promesse qu’elle descendrait chez moi un jour prochain.

 

22 novembre 2010

 

Il serait temps que je me remette au blog. Où en étais-je ?

Après l’épisode de Guernesey, je vais de nouveau emmener mes lecteurs vers le nord. J’ai une assez belle collection de photographies de la taïga et de la toundra finlandaises. Bien sûr, mes instantanés ne sont pas aussi nets que ceux obtenus de nos jours avec un APN. Mais je trouve qu’ils n’en rendent que mieux l’atmosphère de ces contrées.

Lié par ses obligations professionnelles, Alphonse n’avait pas pu se libérer en juillet comme prévu initialement. C’est donc seule que je suivis Ilse, Roetlan et leurs petit Klaas en Finlande. Nos amis disposaient alors d’un camping-car sur le côté duquel ils pouvaient déployer un auvent fermé. Nous étions convenus que j’y dormirais.

Je désirais revoir Pitea qu’Ilse et Roetlan ne connaissaient pas. Aussi avons-nous longé la côte suédoise jusqu’à cette station balnéaire très prisée des allemands. Après une halte de trois jours, nous avons poursuivi notre voyage vers Lulea, la frontière finlandaise et Rovaniemi. Je dispose d’une dizaine de clichés de la capitale de la Laponie finlandaise, mais d’aucun souvenir. Le vide. Notre mémoire nous joue parfois de drôles de tours.  A défaut d’explications, mes visiteurs auront au moins de quoi rêver. Peut importe après tout, je rédige mon blog sans prétention littéraire ou artistique.

Le lac Inari, au contraire, garde une empreinte cuisante dans mon esprit. Nous l’avons abordé enveloppés de nuées de moustiques qui d’emblée nous dévorèrent de la tête aux pieds. Pour nous en protéger nous avions revêtu pantalons et anoraks dont nous serrions les cordons de la capuche au plus près de nos visages. Nous avions allumé un feu dont nous n’osions pas nous éloigner. Nous ressemblions à une famille d’eskimos en période de dégel !

Ces aléas ne nous distrayaient pas de la beauté de la nature qui nous entourait.  La flore, naine, rabougrie, mais partout présente, couvre le moindre pouce de terrain. L’horizon s’ouvre sur l’immensité rousse et dorée de la toundra. Succession de paysages sauvages au milieu desquels nous avions rencontré une ou deux fois des troupeaux de rennes. Ce monde si éloigné du nôtre semblait surgi d’un autre âge.

 

N.B. Ceci n'est pas un journal intime, mais une fiction