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    Titre, méchante Tania

     

     

    -          « Qu’est-ce que tu fais, Maman ?

     

    -          « Je prépare des langues de chat pour le goûter.

     

    -          « Hum ! Nous allons nous régaler !

     

    -          « Oui. Nous allons faire le quatre heures chez mamie et c’est son goûter préféré.

     

    -          « Super ! Elvis, on va goûter chez mamie et papy !

     

    -          « Ouais, les Nounours, bonne nouvelle. » Déclare Elvis, en montant les escaliers pour nous rejoindre dans la cuisine.

     

    -          « Et il y a quoi pour le goûter. » Demande Elvis.

     

    -          « Des langues de chat.

     

    -          « Des langues de chat … des langues de chat … vous en avez une façon de parler. » Tempête Câline. « Comme si cela se mangeait, des langues de chat. Nos petites langues roses, granuleuses et si mignonnes.

     

    -          « Qu’est-ce qu’elle a Câline, elle veut des croquettes ? Demande Petite Maman.

     

    Câline hausse les épaules.

     

    -          « Mais non, Câline. Il s’agit de gâteaux … Ne fais donc pas ta mauvaise tête.

     

    J’essaie de raisonner notre insupportable chatte tigrée.

     

    -          « Ah ! Tu me rassures, Elsa. Dans ce cas, je veux bien y goûter.

     

    -          « Bon. Les enfants, préparez vos vélos. Nous partons. »

     

    Petite Maman place précautionneusement les langues de chat dans une boîte en plastique qu’elle pose dans le panier arrimé à son vélo.

     

    Nous enfourchons nos bicyclettes et démarrons. Câline nous regarde par la fenêtre.

    Nous dévalons la voie réservée aux cycles et nous arrivons sur la place du marché à Montreuil.

     

    -          « Attendez-moi, les enfants. Je vais acheter un bouquet de fleurs pour mamie.

     

    Nous descendons de nos vélos et nous approchons d’une marchande de fleurs.

     

                                              (A suivre)


    Texte : Martine DAL FARRA - Illustrations : Margareth St Gildas

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  • Dans les registres paroissiaux les curés notaient non seulement les baptêmes, mariages et décès, mais ils consignaient aussi les événements exceptionnels qui se produisaient sur le territoire de leur paroisse.  Ainsi, en 1689, le curé de Bouzillé, village du Maine-et-Loire, a-t-il rapporté en quelques lignes les inondations qui submergèrent la région (j’ai respecté l’orthographe et la ponctuation du document) :


     

    1689

     

    en cette année 1689 Il y a eu de très grands débordements D’eaux plus que depuis 40 annees presque […illisible… ] et trois consécutifs et au Commencement de cette Ditte annee qui ont Causé de très grands dommages. Par les Ruptures des chantiers, emportement de terre, Remuement de maisons ; et arrachement des arbres ; accompagnér . d’orages extraordinaires !

    Deus, malum a nobis auevrat omen !

     

    Source : Archives nationales

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    Le salon de thé (base)

     

     

    Semaine 12

     

    Alice rit toute seule. Il y aurait chez les étrangers du bout de la rue une gaie luronne ! Entendons nous bien, ici il vous suffit de venir du bourg voisin pour être taxé d’étranger. Donc ces gens le sont autant qu’Alice ou Claude, que les Tchang peut-être.

    Rideau fenêtreDerrière la rumeur des travaux du rez-de-chaussée courent des on-dit, il paraîtrait que, et maintes autres fariboles propres à divertir de la platitude provinciale. Quelques esprits dits éclairés s’y laissent prendre, tant nous sommes avides les uns et les autres de connaître les travers d’autrui. Donc, Mme Unetelle (qui le tenait de l’artisan peintre) confia à Mme Delyon, qui s’empressa de le répéter à tante Alice, que cette dame aurait des amants, à l’insu de son mari, bien sûr ! Elle-même avait remarqué qu’un certain rideau était relevé tantôt à droite, tantôt à gauche, parfois baissé ou bien invisible. La potée devant la fenêtre devait également jouer un rôle dont elle n’avait pas encore décrypté le langage.

        Et surtout, surtout, ponctuait-elle chacune de ses phrases, ne le dites à personne, que cela reste entre nous !

    Mme Delyon en sera peut-être déçue, mais notre voisine, bien qu’elle leur tende une oreille attentive, n’est pas du genre à divulguer les racontars. Elle se méfie des bruits malveillants qui battent la campagne. Ce qui ne l’empêche pas, malgré elle, de regarder avec un peu plus d’insistance les fenêtres du couple quand ses pas la conduisent de ce côté. Derrière ses façades paisibles, la province cache bien des turpitudes.

     

    Depuis mardi les odeurs de décapant et de peinture ont envahi l’ensemble des étages. Que les baies soient ouvertes ou fermées, elles imprègnent tout. Claude tousse par quintes ; Alice et quelques autres éternuent. Mademoiselle Hermenier, enfin sortie de son mutisme, assure que son salon de thé ouvrira à Pâques. Si le temps le permet elle y adjoindra une petite terrasse en haut de son jardin. Elle promet un coin de calme et de détente très cosy et compte sur chacun pour l’inauguration. Puis, en hâte, elle s’enfuit vers les diverses activités qui nécessitent sa présence.

     

    Les feuilles transparentes des bouleaux et leurs chatons se balancent en cascades au long de leurs branches satinées. Ils ont la délicatesse d’une estampe japonaise. Beauté vénéneuse de la nature, pense Claude. Nous la croyons tendre et soudain elle se déchaîne et ravage tout.  Qu’arrive-t-il en ce mois de mars pour qu’y éclose tant de malheurs de par le monde ? Tsunami au Japon, guerre en Libye, violences au Moyen-Orient, séisme en Birmanie, lutte fratricide en Côte d’Ivoire… On nous annonçait le printemps et voilà que s’ouvre l’enfer.

    Du pied de l’immeuble montent les bavardages enflammés des fillettes. Maintenant que les soirées sont plus longues, elles s’amusent à l’extérieur dans l’attente de l’heure du dîner. Que peuvent bien se raconter ces jeunes commères pleines de verve ?

     

    N.B. Ceci est une fiction

     

     

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