• Des amis dans la guerre - 35,36


     

    Quand elle parlait de grand-mère, il arrivait que la soeur de papa ponctue son discours d'un soupir qui s'achevait par pauvre mère. Pauvre mère, ce sont les mots qu'il convenait de prononcer en ce début d'année 1946. Pauvre mère, veuve très jeune, aujourd'hui sinistrée à cent pour cent, démunie de tout, en charge d'une aïeule, et qui retrouvait son fils mutilé et mal remis de ses blessures.
















    Comment les trois femmes ont-elles vécu pendant près de deux ans ? Dans la précarité sans doute, comme la majorité des sinistrés normands. Ce qui est sûr c'est que papa les rejoignit dans un petit village nommé Sainte-Colombe et que le maire (la seule personne du lieu à posséder une automobile) vint le chercher à la gare. A cette évocation papa ajoutait que, sur son passage, des prisonniers allemands s'étaient figés en un garde-à-vous impeccable.







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