• Quelques personnalités avaient leurs habitudes à Préfailles. Leur présence provoquait l'attrait des enfants que nous étions. Une actrice célèbre (et jeune à cette époque-là) possédait sa villa dans la rue parallèle à la nôtre. On en parlait beaucoup autour de nous mais je ne me rappelle pas l'avoir jamais rencontrée. Alors que nous étions adolescents, elle avait apposé des affichettes dans plusieurs commerces préfaillais. Elle recherchait une jeune fille au pair, sérieuse, pour s'occuper de ses filles. Agglutinées autour de l'annonce, mes cousines, ma soeur et moi étions déjà alléchées par cette opportunité d'entrer dans le cercle intime d'une vedette de cinéma. Ma soeur, qui était la plus audacieuse de nous toutes, avait lancé : " Je me présenterais bien !" Mais derrière notre dos une langue perfide avait aussitôt insinué :"Es-tu bien sérieuse, toi ?" Son projet en resta là...
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  • Un couple de cadres supérieurs, la quarantaine passée, venait assez souvent tout au long de l'année. Madame était une belle femme élancée, plus grande que son mari. Sa chevelure noir corbeau, coiffée à la Jeanne d'Arc, me fascinait. Elle paraissait en permanence aussi figée que les perruques courtes des fresques égyptiennes. Ces gens sans enfants, et qui le regrettaient, nous invitaient de temps en temps à un goûter avec eux. Nous prenions la pose devant leur objectif. Je garde encore dans mes albums une série de clichés de cette époque.
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  • Autre particularité estivale : les locataires. Certains ont davantage marqué notre mémoire que d'autres. Tel ce jeune garçon russe qui accompagnait sa grand-mère et sa grand-tante, deux vieilles femmes très discrètes. Elles étaient vêtues sans recherche, la tête toujours couverte de longs foulards noués sous le menton. Entre elles, ou lorsqu'elles s'adressaient au garçon, elles s'exprimaient dans leur idiome natal. Ce qui leur conféra très vite une aura de mystère. D'autant plus que tous les trois disparaissaient des journées entières. L'idée ne tarda pas à germer qu'elles pourraient être des espionnes soviétiques ! En réalité elles allaient probablement faire des excursions dans la région !

    Le garçon et ses secrets nous attiraient irrésistiblement. C'était un gamin à grosse tête blonde, coiffé en brosse. Très déluré pour son âge, il parlait un français plus pur que le nôtre. Mais surtout, il manifestait une témérité sans limite. Son exercice préféré consistait à transgresser sur l'heure tous les interdits ! Grand-mère avait défendu que nous nous accrochions à l'épaisse barre de fer qui maintenait le portail fermé. Dès qu'il l'apprit notre petit compagnon ne manqua pas d'arguments pour contrer nos objections, preuve à l'appui. Devant nous il se lança dans une suite de démonstrations de roulades, cochon-pendu, funambule, sans que rien de particulier ne se produisit. Encouragés par l'exemple nous nous empressâmes de l'imiter comme des enragés, à l'insu de grand-mère !
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