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    Elsa, Elvis : Soso le saurien - 4


    Tout le monde est réuni dans la clairière pour la fête de présentation de Soso.

    -          « Mes chers amis, nous sommes tous réunis car nous avons parmi nous un petit nouveau qui est un peu différent de ses frères et sœurs mais qui n’en est pas moins un compagnon du bois de Vincennes et de notre vie. » Déclare Gros Nounours, un brin solennel.

    Je remarque aussi que son nœud papillon est particulièrement voyant ; rouge à pois blancs !

    -          « Et à l’occasion de cette grande réunion qui se terminera par un goûter. »

    Gros Nounours est interrompu par les applaudissements de l’assistance.

    -          « Je propose que nous élisions la marraine de Soso. »

    -          « C’est une super idée. » Fait Tristan, le chef des ribochons.

    -          « Et je propose d’élire Elsa comme marraine de Soso. Ceux qui sont d’accord lèvent la main. »

    Je regarde Gros Nounours, étonnée et un peu gênée d’être mise en avant. Je crois bien que je suis toute rouge.

    -          « Tout le monde a levé la main. Elsa est élue à l’unanimité ! » Déclare Gros Nounours de sa voix de stentor.

    Les applaudissements reprennent.

    Gros Nounours prend Soso dans ses bras et le pose sur mes genoux. L’assistance pleure de joie. Seule, Câline me regarde avec un petit rictus. Elle a tellement de poils sur son poitrail qu’on a l’impression qu’elle porte un jabot. Dans ses yeux mi-clos brille une lueur d’ironie.

    Je caresse Soso. Sa peau est froide et plissée et semble humide.

    -          «  Tu veux connaître le fond de ma pensée, Elsa ? » minaude-t-elle.

    -          « Non. Pas vraiment. Mais tu vas me le dire qu’en même. »

    -          « Et bien il n’y a que les chats, enfin certains chats très rares, pour pouvoir enfouir ses mains dans un pelage somptueux et si doux. »

    Je la regarde. Elle a une si jolie petite frimousse mais c’est vraiment une peste et ses coups de griffe sont redoutables.

    -          « En mon fort intérieur, ajoute Câline, je pense qu’une humaine n’est pas vraiment appropriée comme marraine d’une saurien. »

    -          « Et tu penses à qui plus particulièrement, en ton fort intérieur ? »

    -          « Et bien il me semble qu’un félin de petite race, d’une beauté à couper le souffle avec une culture universelle et une grande expérience des autres aurait été un choix plus judicieux. Mais la vie est injuste. » Soupire-t-elle.

    -          « Pauvre Câlinou chérie, vas donc manger un gâteau pour te réconforter.

    -          « Elsa. Comment peux-tu dire une chose pareille ? Tu sais bien que mon estomac est si délicat et fragile qu’il ne supporte que les croquettes et les blancs de poulet ! »

    -          « Et maintenant, pour clôturer cette mémorable journée, nous allons goûter et dévorer les gâteaux que Petite Maman, Mamie et Lili nous ont préparés. » Annonce Gros Nounours.

    Tous se précipitent vers le buffet pour déguster les pâtisseries. Puis ils forment une grande ronde et font une folle farandole.

    Soso s’est endormi dans mes bras et je le regarde toute attendrie. Je crois bien que je suis vraiment heureuse.

    Texte : Martine Dal Farra - illustrations : Margareth ST Gildas

    Elsa, Elvis : Soso le saurien - 4


     

     

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    Elsa, Elvis : Soso le saurien - 3



    -          « Dans ce cas, la solution c’est de faire une réunion.

    -          « Oui. Et toi, Gros Nounours, tu feras un discours en tant que chef de la Compagnie des Nounours puis tu présenteras Soso après avoir rassuré tout le monde.

    -          « Oui, Elsa. Mais avant il faut rédiger la liste et tu sais bien que j’écris très mal.

    -          « Pas de problème, Gros Nounours. Je t’écoute. Tu as, j’en suis sûre, tous les noms en tête.

    -          « Moi aussi. Je peux participer. J’ai une mémoire prodigieuse. Déclare Câline.

    -          « Alors. Hippo, mon lieutenant, Lapinou, Cipy, Rebecca, Blanche, Poupou, Elvis … »

    -          « Pensez aussi à Roudoudou et Pignoufette.

    -          « Bravo, Câline.

    -          « Ainsi que les ribochons, les polochons, les ziglouglous, les lutins, les elfes, la fée du Parc floral.

    -          « Super, Gros Nounours. Et aussi, tous les animaux du bois de Vincennes.

    -          « Merveilleux. Je crois qu’on n’a oublié personne. Dis-je en relisant et en cochant les noms.

    -          « Et on pourrait terminer par une grande fête avec du miel et des gâteaux !

    -          « Bien sûr, Gros Nounours. Tu ne perds jamais une occasion de faire la fête !

    -          « Elsa. Je ne voudrais pas avoir l’air désagréable mais je suis obligée de te dire que je ne suis pas dans la liste. » me fait remarquer Câline en me regardant méchamment.

    -          « Excuse-moi, Câline. Je te rajoute tout de suite et je te mets en haut de la liste.

    -          « Merci. » Me dit-elle d’un air pincé.

    -          « Bon. C’est pas tout ça. Je prends la liste et je préviens tout le monde.

    Gros Nounours saute de mes genoux et part immédiatement en campagne.


    Elsa, Elvis : Soso le saurien - 3


     Texte : Martine Dal Farra - Illustration : Margareth St Gildas

     

     

     

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    Elsa, Elvis : Soso le saurien - 2


    -          « Voilà. Je t’explique. Tu te souviens de Cani et Canette, les canards du lac de Vincennes à qui tu donnes du pain.

    -          « Oui. Comment vont-ils ?

    -          « Canette vient d’avoir des petits et il y a un problème.

    -          « A bon. Quoi donc ?

    -          « Un des œufs était bizarre, plus gros et quand ils ont éclos, parmi les canetons, ils ont découvert un bébé saurien.

     

    Elsa, Elvis : Soso le saurien - 2

     

    -          « Un quoi ?

    Je m’exclame en écarquillant les yeux.

    -          «  Un bébé saurien. » Me répond Gros Nounours sans sembler particulièrement étonné.

    -          « Et c’est quoi un bébé saurien ?

    -          « Un saurien étant un gros lézard préhistorique, un bébé saurien est un lézard préhistorique miniature. Tu vois ce que cela peut avoir de gênant. C’est déjà gros par rapport à des canetons mais il grandit et grossit tous les jours.

    -          « En effet, parmi les canetons, on voit tout de suite la différence. »

    -          « Surtout la couleur. » Ajoute Câline pour se rendre intéressante.

    -          « Pourquoi ? Tu connais la couleur des sauriens ? Questionne Gros Nounours.

    -          « Oui. Bien sûr. J’ai eu des tas d’amis sauriens avant d’être ici.

    -          « Ah bon ! Quelle vie d’aventurière tu as eue !

    -          « Oui. J’’ai parcouru le vaste monde.

    -          « Bien sûr. »

    Je lui gratouille la tête. Quand je pense qu’elle ne va même pas au-delà du jardin.

    -          « Bon. Et qu’est-ce qui se passe avec les autres ?

    -           

     

    -          « Les frères et sœurs ont bien accepté … disons … la différence. Et les parents l’aiment comme les autres. Mais il n’en est pas de même des habitants du Bois de Vincennes.

    -           « Ils sont effrayés ?

    -          « Tout le monde se sauve en hurlant sur le passage de la petite colonie. Et Soso, (on lui a donné un prénom facile), qui est un grand affectif, ne va pas bien du tout. Il ne comprend pas, il veut être gentil, se faire des amis et il fait fuir tout ce qui approche !

    -          « En effet, la situation est grave. Il faut trouver une solution d’urgence.

    Je mâchouille mon stylo en réfléchissant. Gros Nounours ne regarde bizarrement. Je dois avoir la bouche barbouillée d’encre.

    -          « On pourrait imprimer des prospectus et les répandre sur le bois de Vincennes par hélicoptère. » Suggère Câline, d’un air dédaigneux et en chuchotant comme si cela la fatiguait de réfléchir au sort des autres.

    -          « C’est une idée généreuse, Câline. Sauf qu’on n’a pas d’hélicoptère.

    -          « Ce n’est absolument pas généreux de ma part. C’est juste parce que je n’ai jamais pris l’hélicoptère.

    -          « Et si on faisait du porte à porte, d’arbre en arbre, de terrier en terrier … » Propose Gros Nounours.

    -          « Trop long. Il faut taper fort et rapidement.

                                                                                     (A suivre)

    Texte : Martine Dal Farra - illustrations : Margareth St Gildas

     

     

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