• Le feuilleton hebdomadaire 29

     

    Le blog de la voisine (base)

     

     

     

    19 juillet 2010

     

    J’avais prévu de surprendre taratata à son retour en publiant quelques portraits de ces chats qu’elle prétend être les siens. Mais  la colonie semble décimée. L’un d’eux gît dans un fossé un peu plus loin dans la campagne. Varech l’a découvert lors de notre promenade.  Que lui est-il arrivé ? Noyé par l’orage d’hier soir ? Victime d’un chauffard ? Empoisonné avec ses congénères ? Il n’en reste plus que trois dont l’un doit avoir moins de six mois. Bizarre…

     

    22 juillet 2010

     

    J’ai écrit un nouvel article sur mon blog, dans lequel j’expose mon expérience d’apprentie mercière.

    Entrer en apprentissage dans une mercerie, au milieu des années soixante, impliquait ce principe fondamental : oublier l’algèbre et réapprendre la règle de trois. Sinon la patronne poussait les hauts cris. Qu’aviez-vous fait là ? Comment aviez-vous calculé le prix de 0,30 m de ruban ? Penaude, vous étiez. Plus instruite qu’elle, mais beaucoup moins savante dans l’art de débiter du galon, vous n’osiez pas avouer votre ignorance. Elle prenait les devants ; elle  vous remémorait les bases du calcul.

    Au contraire des apparences, rendre la monnaie n’était pas une mince affaire. Parfois il fallait avoir recours au calcul mental. Votre cerveau n’y était plus exercé. Nous ne connaissions pas la caisse enregistreuse ; la machine à calculer non plus.

    Les opérations se faisaient à la main, au dos de vieilles feuilles publicitaires coupées en quatre ou d’enveloppes usagées. Vous y notiez le prix des articles au fur et à mesure de la commande. Puis il suffisait de les totaliser. La cliente tendait un billet ou bien réglait la somme exacte. Facile. Mais il arrivait qu’elle dise : « Un peu de monnaie vous arrangerait ? » Oui, toujours oui. Alors les choses se corsaient car elle ajoutait quelques pièces à son billet. Que faire de ces francs supplémentaires ? Vous hésitiez, brassiez ce problème en tous sens dans votre tête. La chalande s’impatientait ou bien prenait un air goguenard ou encore se précipitait à votre secours. Ce qui vous embrouillait davantage. La patronne allongeait le cou. « Voyons, il faut rendre tant. » Tout sourire, elle vous relayait. « Voilà, Mme Unetelle. Elle débute, vous savez. » L’apprentie mourrait de honte.

    Personne ne devait ressortir les mains vides de la boutique. Il fallait faire en sorte de toujours satisfaire une demande. Lorsque par hasard (ce qui était rare) une marchandise était épuisée, la patronne ne manquait jamais de trouver un palliatif. Ainsi il arrivait à l’apprentie, reléguée dans l’arrière-boutique, de consacrer un après-midi à coller de grosses perles au bout d’aiguilles à chaussettes, ou à coudre des boutons sur des cartes.

    Il lui incombait par ailleurs de laver la vitrine et de nettoyer les panneaux de bois de la façade. Tout en haut était écrit en belles anglaises : Mercerie Athalie R.

    De temps en temps la patronne l’envoyait se ravitailler en monnaie à la cure. La bonne du curé la faisait patienter dans le couloir d’entrée d’où l’on voyait, à travers la porte-fenêtre, le jardin orné d’une fontaine. Monsieur le curé chargé du produit des dernières quêtes  l’invitait à avancer dans la  grande salle du rez-de-chaussée. Il triait les pièces devant elle. Parfois il retirait un bouton de culotte ou un ancien sou sans valeur. Il le lui mettait sous le nez en riant : « Tu te rends compte ! Ils exagèrent quand même ! » Elle repartait chargée de sa lourde besace.

     

    21 juillet 2010

     

    Un peu lasse de mon récit, je le reprendrai plus tard…

     

    N.B. Ceci n'est pas un journal intime, mais une pure fiction

     

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