• Le feuilleton hebdomadaire 30

     

    Le blog de la voisine (base)

     

    25 juillet 2010

     

    Les premiers parents de Mme et Melle H. sont repartis. Deux couples avec chacun un enfant les ont remplacés. Ils sont plus tranquilles que les précédents. Le jeune infirmier est seul maintenant. Quant à mon voisin de palier, il s’est absenté. Je ne sais pas pour combien de temps.

     

    28 juillet 2010

     

    L’accès à internet devient capricieux en ce moment. J’espère malgré tout mettre en ligne la suite de mon article.

    Pour une très jeune fille un magasin de mercerie recelait des trésors ; de quoi agrémenter ses tenues et confectionner maints colifichets. A cette époque-là bien des femmes cousaient ou tricotaient une partie des vêtements de la famille. Elles savaient les rafraîchir par quelques coupes adroites ou l’ajout d’ornements quand ils montraient des signes d’usure. Les plus âgées parmi les plus humbles portaient en guise de veste ces grands châles crochetés dont elles s’enveloppaient le buste jusqu’en dessous de la taille. Les foulards se vendaient bien car une femme devait avoir la tête couverte à l’église. Elles les portaient à la fermière (attachés sur la nuque), à la Fanchon (noués sous le menton), à la Grâce Kelly (fixé autour du cou). Cela leur évitait d’investir dans un chapeau, plus onéreux. Certaines préféraient la mantille, moins répandue. On trouvait encore ces longs voiles de deuil en crêpe noir que les femmes de la famille abaissaient devant leur visage pendant la cérémonie funèbre.

    A tous les autres l’apprentie préférait le meuble des boutons, garni de multiples tiroirs ornés chacun d’un exemplaire de leur contenu. Elle aimait  les choisir avec la cliente. Elle prenait plaisir à les manipuler comme autant de bijoux. Il y en avait de toutes formes et de diverses matières. De précieux, en verre, taillés en diamant. D’autres de nacre dont l’orient variait du blanc à l’anthracite satiné de perle noire. On en fabriquait en malachite (d’un vert profond), en opaline, en bois, en os, en jais, en corne… En métal ils ajoutaient une touche martiale aux vestes et aux manteaux.

    Avec les rubans elle envisageait mille façons de rendre attrayants ses chemisiers et ses  robes.  Ils offraient un choix presque infini de couleurs et de motifs tissés dans l’épaisseur de la tresse. On en proposait en coton, en rayonne, en soie, quelquefois en laine. La mercière les mesurait au moyen d’une grosse règle de bois graduée fixée sur le comptoir et terminée par deux embouts de laiton. Quand approchait la rentrée en internat, les mères de famille commandaient des galons tissés au nom de leurs enfants. Elles les cousaient sur les vêtements et le linge qu’ils emporteraient en pension.

    Le rayon des laines ne laissait pas l’apprentie indifférente. Elle imaginait avec gourmandise tant de pulls, de gilets élégants et douillets dans lesquels s’enfouir. Le plus souvent les clientes choisissaient leurs modèles sur catalogue. Puis elles cherchaient la laine idoine. Il arrivait qu’un homme se présentât.  Il y en eut même un qui prétendait réaliser la layette entière de son futur nouveau-né. Il expliquait, livrait des « trucs ». La patronne réprimait une moue d’impatience, outrée qu’un mâle osât prétendre s’imposer dans le pré carré des femmes ! Elle oubliait que, dans un passé récent, de petits pâtres tricotaient eux-mêmes leurs écharpes.  Moyen de s'occuper en gardant les troupeaux.

     

    30 juillet 2010

     

    L’arrivée d’un commis voyageur appartenait à ces menus événements qui distrayaient du quotidien. La patronne l'entraînait dans un espace reculé du magasin. Elle pouvait alors tout à loisir examiner ses nouveautés. L’apprentie posait un œil émerveillé sur les valises ouvertes. Elle aurait tout acheté ! La patronne, mieux avisée, évaluait ce qui correspondait au goût de ses acheteuses. Elle discutait les prix, les remises, les dates de livraison ; ne s’en laissait pas conter.

    Une mercerie était une véritable caverne d’Ali Baba. Elle regorgeait d’articles : boutons, rubans, laines, crochets, aiguilles à coudre, à tricoter, à canevas, à repriser, élastiques, gros-grains, pressions, perles, ouvrages manuels, fils à coudre, à broder, à repriser, catalogues d’ouvrages de dames, craies, centimètres, etc. Elle réunissait un nombre impressionnant de références. Que dire des inventaires qui nécessitaient de répertorier jusqu’à la moindre babiole oubliée dans un coin !

    Peu à peu l’apprentie prenait confiance en elle. Elle acquérait de l’expérience. Il était temps qu’elle devienne vendeuse à part entière. Bientôt elle serait apte à prendre le relais.


    Foulards


    N.B. ceci n'est pas un journal intime, mais une pure fiction

     

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