• Le feuilleton hebdomadaire - 36

     

    Le blog de la voisine (base)

     

     

    5 septembre 2010

     

    On rentre chez soi après une longue absence ; on retrouve l’appartement assoupi dans la pénombre blonde de l’après-midi. Le soleil répand une mince lueur dorée le long des jalousies. La masse sombre des meubles donne un sentiment d’abandon séculaire.

    J’ai posé mes bagages en tas près de l’entrée pour m’affaler entre les bras du fauteuil le plus proche. Un insecte bourdonne au plafond. Ne se croirait-on pas au cœur de l’été ? Seigneur, qu’il me coûte de sortir de ma torpeur béate quand tout invite à l’oisiveté !

     

    6 septembre 2010

     

    Pourquoi suis-je aussi joyeuse de retrouver ce quartier qui me lassait avant de partir ? Pourtant rien n’a changé. Notre voisine du premier étage sort son petit chien à heures régulières ; Sébastien monte et descend l’escalier quatre à quatre comme à son habitude ; le quadragénaire du premier est toujours aussi inconsistant et les dames du rez-de-chaussée ont pris leurs marques dans leur nouvel appartement. Quel bouleversement espérer dans ce coin perdu ? Toutefois quelque chose diffère, que je ne parviens pas à déterminer…

     

    7 septembre 2010

     

    Ces « vacances » ont été merveilleuses ! Soleil, sable, marché près du port, promenades à travers les pinèdes, bains et farniente, farniente, farniente. Le temps estival se maintient. J’aurais pu prolonger mon séjour d’une semaine. Mais les villas alentour se vidaient une à une et je me sentais de plus en plus isolée. Toutes sont des résidences secondaires qui resteront fermées au moins jusqu’au printemps, voire davantage. Impossible de vivre là-bas à l’année.

     

    8 septembre 2010

     

    10 h -Je ressens un manque.  Lequel ? J’ai beau réfléchir, je ne trouve pas. Perdrai-je la mémoire ? Alors, c’est inquiétant !

    22 h – Mais oui ! Bien sûr ! Cet homme agité qui passait chaque matin sous nos fenêtres a disparu ! Il arrive que choses et êtres soient si incrustés dans notre quotidien qu’ils ne se révèlent plus que par leur absence… D’où venait-il ? Nous ne le saurons sans doute jamais.

     

    9 septembre 2010

     

    C’est le scandale de la rentrée. De ceux qui ne peuvent éclater que dans la province profonde : la gazette du faubourg aurait enlevé les chats pour les relâcher à la campagne ! Quelle affaire ! Le quartier est en émoi depuis que le bruit s’en est répandu.  Le jeune couple du bout de la rue est venu réclamer à corps et à cris son Rominet évaporé ! La mère boudin (ainsi surnommée en référence à son ancienne profession de charcutière) a accouru alarmée par le tapage. Et son Fifi, alors ? Bientôt il y eut un attroupement de maîtres spoliés par l’inquisiteur local qui, après quelques éclats de révolte fut à ce point submergé par les accusations qu’il ne trouvait plus rien à répliquer ! Ces protestations groupées ramèneront-elles les chats ?

     

    10 septembre 2010

     

    L’insistance de Tatiana, son obstination à vouloir me rencontrer ont eu raison de ma volonté. Malgré moi elle a échappé à l’univers virtuel des relations blogosphériques. Je ne regrette pas notre entrevue. Certes, au contraire de ce dont elle se persuadait, nous ne sortions pas ensemble dans les années 70, bien que nous nous soyons croisées maintes fois, c’est sûr. Cependant, de loin en loin, par ouï-dire, elle a recueilli des nouvelles de plusieurs membres de notre bande d’amis, assez inattendues.

     

    N.B. Ceci n'est pas un journal intime, mais une fiction

     

     

     

     

     

     

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