-
Par margareth le 11 Décembre 2010 à 21:17
Canevas chat - 19e siècle
Les chats
Les amoureux fervents et les savants austères
Aiment également, dans leur mûre saison,
Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.
Amis de la science et de la volupté
Ils cherchent le silence et l’horreur des ténèbres ;
L’Erèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,
S’ils pouvaient au servage incliner leur fierté.
Ils prennent en songeant les nobles attitudes
Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,
Qui semblent s’endormir dans un rêve sans fin ;
Leurs reins féconds sont pleins d’étincelles magiques
Et des parcelles d’or, ainsi qu’un sable fin,
Etoilent vaguement leurs prunelles mystiques.
Charles Baudelaire Les Fleurs du Mal
votre commentaire -
Par margareth le 15 Novembre 2010 à 05:27
Je propose à votre lecture une poésie laissée sur mon blog par Georges Coks à l'occasion de la Toussaint :
L’autre ville
Dans l’autre ville il y a une autre vie
D’autres gens des grands et des petits
Des habitants qui vivent tranquillement
Du matin au soir toute la vie durant.
On pourrait les traiter de fainéants
Mais non, on les aime terriblement
Au toucher de nos souvenirs enfouis
Ou derrière nos larmes non taris.
Ville de luxe, ville de damier
Ville en noir ville en blanc
Comme une photographie jaunie
Chère, et trop chère qui n’a plus de prix.
Ici on se moque du chômage
Sans politique sans embouteillage
Chacun a sa maison qu’elle soit de granite
En marbre ou en terre cuite.
Les fleurs fleurissent très rarement
A la suite d’un cortège nonchalant
Et se flétrissent très rapidement
Après la rosée du soir tombant.
L’autre ville, maison secondaire ou principale
Est la dernière demeure de l’initial
Le berceau qui tends les bras des les premier cris
Dès les premières lueur de la vie.
Depuis tout ce temps,
On a pas vu comme on le prétend
De morts vivant.
Voici les coordonnées de son site :http://cocksgeorges.jimdo.com/l-auteur/
votre commentaire -
Par margareth le 12 Octobre 2010 à 16:28
(…) Souvarine flattait maintenant les oreilles de Pologne, dont le nez se frisait de plaisir. Il dit à demi-voix, les yeux perdus, comme pour lui-même :
« Augmenter le salaire, est-ce qu’on peut ? Il est fixé par une loi d’airain à la plus petite somme indispensable, juste le nécessaire pour que les ouvriers mangent du pain sec et fabriquent des enfants… S’il tombe trop bas, les ouvriers crèvent, et la demande de nouveaux hommes le fait remonter. S’il monte trop haut, l’offre trop grande le fait baisser… C’est l’équilibre des ventres vides, la condamnation perpétuelle au bagne de la faim. »
Quand il s’oubliait de la sorte, abordant des sujets de socialiste instruit, Etienne et Rasseneur demeuraient inquiets, troublés par ses affirmations désolantes, auxquelles ils ne savaient que répondre.
Emile Zola (Germinal)
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique