• Canevas chat

                                                                                                                                  Canevas chat - 19e siècle

     

     

     

    Les chats

     

    Les amoureux fervents et les savants austères

    Aiment également, dans leur mûre saison,

    Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,

    Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.

     

    Amis de la science et de la volupté

    Ils cherchent le silence et l’horreur des ténèbres ;

    L’Erèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,

    S’ils pouvaient au servage incliner leur fierté.

     

    Ils prennent en songeant les nobles attitudes

    Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,

    Qui semblent s’endormir dans un rêve sans fin ;

     

    Leurs reins féconds sont pleins d’étincelles magiques

    Et des parcelles d’or, ainsi qu’un sable fin,

    Etoilent vaguement leurs prunelles mystiques.

     

    Charles Baudelaire    Les Fleurs du Mal

     

    Huile chat

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  • Je propose à votre lecture une poésie laissée sur mon blog par Georges Coks à l'occasion de la Toussaint :

     

    L'autre ville

     

     

     

     

    L’autre ville

    Dans l’autre ville il y a une autre vie
    D’autres gens des grands et des petits
    Des habitants qui vivent tranquillement
    Du matin au soir toute la vie durant.

    On pourrait les traiter de fainéants
    Mais non, on les aime terriblement
    Au toucher de nos souvenirs enfouis
    Ou derrière nos larmes non taris.

    Ville de luxe, ville de damier
    Ville en noir ville en blanc
    Comme une photographie jaunie
    Chère, et trop chère qui n’a plus de prix.

    Ici on se moque du chômage
    Sans politique sans embouteillage
    Chacun a sa maison qu’elle soit de granite
    En marbre ou en terre cuite.

    Les fleurs fleurissent très rarement
    A la suite d’un cortège nonchalant
    Et se flétrissent très rapidement
    Après la rosée du soir tombant.

    L’autre ville, maison secondaire ou principale
    Est la dernière demeure de l’initial
    Le berceau qui tends les bras des les premier cris
    Dès les premières lueur de la vie.

    Depuis tout ce temps,
    On a pas vu comme on le prétend
    De morts vivant.

    Voici les coordonnées de son site :

    http://cocksgeorges.jimdo.com/l-auteur/

     

     

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  • (…) Souvarine flattait maintenant les oreilles de Pologne, dont le nez se frisait de plaisir. Il dit à demi-voix, les yeux perdus, comme pour lui-même :

      « Augmenter le salaire, est-ce qu’on peut ? Il est fixé par une loi d’airain à la plus petite somme indispensable, juste le nécessaire pour que les ouvriers mangent du pain sec et fabriquent des enfants… S’il tombe trop bas, les ouvriers crèvent, et la demande de nouveaux hommes le fait remonter. S’il monte trop haut, l’offre trop grande le fait baisser… C’est l’équilibre des ventres vides, la condamnation perpétuelle au bagne de la faim. »

    Quand il s’oubliait de la sorte, abordant des sujets de socialiste instruit, Etienne et Rasseneur demeuraient inquiets, troublés par ses affirmations désolantes, auxquelles ils ne savaient que répondre.

     

    Emile Zola (Germinal)

     

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