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    Nous passions souvent par l'épicerie fine, sans nul doute le plus beau magasin de Préfailles, dans la Grande Rue. De hautes lettres de galets, ou de mosaïque -je ne me le rappelle plus- incrustées dans le trottoir cimenté formaient le nom du propriétaire. Il fallait monter plusieurs marches et franchir la porte vitrée, entre deux vitrines, pour accéder à l'intérieur. Jovial, Pierrot Gourmand hérissé de sucettes nous accueillait posé sur le comptoir. L'épicerie portait bien son qualificatif car on y respirait un bouquet de subtils arômes d'épices, de café torréfié, de thé et de confiseries. Le maître de céans évoluait entre de beaux meubles de bois chantourné. Parfois il nous distribuait des sucettes. C'est pourquoi nous l'appréciions particulièrement !

     

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  • Plusieurs de ces boutiques ont laissé une empreinte indélébile dans ma mémoire. En premier lieu, la pharmacie où grand-mère se précipitait avec nous le lendemain de notre arrivée afin de nous y faire peser. Elle mettait un point d'honneur à ce que nos vacances nous soient profitables et à en apporter la preuve par la prise de poids (obligatoire !). C'était une officine plutôt exiguë et désuète avec ses placards et ses vitrines de bois laquées de blanc. Une odeur de médicaments, d'herbes médicinales, de pastilles diverses nous assaillait dès l'entrée. Cela sentait le bien-être. Le pharmacien, condition rare à l'époque, était une femme, fluette et énergique. Son regard acéré qui nous transperçait cachait sa profonde générosité.

     

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    Au début de l'été, pour laisser place aux locataires, grand-mère se retirait dans une aile de la maison qui comportait un grand couloir d'entrée dont les murs disparaissaient derrière de hauts placards de bois sombre. Elle installait sa cuisine dans l'office, et la salle à manger attenante était transformée en dortoir. Nos lits casés de part et d'autre de la lourde armoire normande, il restait encore assez d'espace pour que nous puissions y étaler nos jeux les jours de pluie. A travers la double porte-fenêtre nous apercevions la mer entre les lambertianas, au bout du jardin, du côté sud.

     

     

     

     

     

     

     

     

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