• Votre feuilleton du week-end 8

     

    Le salon de thé (base)

     

     

    Semaine 8

     

    Chaque après-midi depuis le début de la semaine l’immeuble retentit de fous rires retenus, de galopades dans les escaliers, d’appels furtifs. La gaîté y déborde parce que les petites Tchang s’amusent avec leurs amies. On croirait que la moitié de leur classe les a suivies chez elles. Ces enfants ne manquent pas d’entrain. La morne demeure s’anime enfin. Les vieilles dames affectionnent cette jeunesse éduquée qui leur tient la porte et s’efface en les saluant. Qui a prétendu que tous les jeunes d’aujourd’hui se conduisent en voyous ? Aurions-nous oublié à quel point nous avions besoin de crier gloire à la vie à leur âge ?

    Depuis qu’elles ont entendu leurs noms Alice et Claude citent Victoire, Philippe, Clémentine et les autres comme elles parleraient de proches. Un interlocuteur non averti pourrait en déduire qu’elles appartiennent à leur cercle intime. Elles s’illusionnent elles-mêmes sur des relations qui restent de voisinage.

    Ce sont les vacances de février et les collégiennes disposent ici d’assez d’espace pour s’ébattre en toute liberté. D’ailleurs tante Alice (notre chère voisine) a remarqué plusieurs fois que les adolescentes essayaient de se couler jusqu’au fond du val, le long du jardin des Hermenier. Mais le sol instable et la végétation trop dense les en ont dissuadées.

    Il est certain que les gamines se sont engouées de Varech. Dès qu’elles le voient elles accourent comme une volée de moineaux et s’extasient avec des : « Qu’il est beau ! Qu’il est gentil ! » Le petit chien s’assied et frissonne au bout de sa laisse. Alors Claude Roux le soulève dans ses bras pour le dédier aux caresses. Il tremble davantage. Mais aussitôt qu’elle le repose sur le sol, le voilà qui file et gambade ! Il a eu peur. Pourtant il adore une telle ferveur, le fripon !

     

    Les amis de tante Alice sont arrivés presque à l’improviste, sans leur camping-car, mais en break. Ils l’ont avertie la veille. Alice n’apprécie guère d’être bousculée depuis qu’elle vit seule, bien que chaque visite la réjouisse. Dans sa précipitation elle tourne en rond, se disperse, oublie, recommence et n’avance à rien jusqu’à ce qu’elle retrouve son sang-froid. Il faut faire le lit, vider la penderie, épousseter, ajouter un bouquet de jonquilles (frais coupé dans la campagne au bout de la rue), déposer quelques livres et revues. Tout est enfin prêt ! Au moment de refermer la double porte-fenêtre elle aperçoit les fillettes qui remontent en contrebas de sa terrasse. Que cherchent-elles ?

     

    Brousailles copie

    N.B. : Ceci est une fiction 

     


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