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    Le blog de la voisine (base)

     

    11 avril 2010

     

     

    Taratata !... Taratata !... Taratata, taratata, taratata !... Ta ! Ta ! Mon blog revit : le nouvel ordinateur est en fonction. Hier mon neveu Jonas, qui traversait la région, m’a aidée à le choisir  et à l’installer, « parce que tu commences à nous friser les oreilles avec ton blog. » Oups ! Qu’importe ! Je l’ai voulu ; je l’ai eu. Et tout marche.

    Après être allée saluer chacun de mes fervents lecteurs, je me suis replongée dans ma cassette aux souvenirs. Lettres et photos y sont maintenant rangées dans des pochettes de papier, une par année. Puisque j’ai commencé ainsi, je vais donc poursuivre l’album chronologique de mes pérégrinations. Mieux vaudrait utiliser la première personne du pluriel car désormais nous étions deux et les photos que je m’apprête à publier sont celles de notre voyage de noce aux Pays-Bas. Car je venais d’épouser Alphonse.

    Certains parleront de destin ou de hasard, d’autres hausseront les épaules à ces vieux poncifs de la superstition. Toujours est-il que, par un concours de circonstances digne d’une série à rebondissements, nous nous étions retrouvés, Alphonse et moi, sur la plage d’une petite station balnéaire à l’extrême sud de la Bretagne.

    Lasse de passer l’été à l’ombre d’une librairie, j’avais opté cette année-là pour une colonie de vacances qui se déroulait sur la Côte de Jade. Il arriva, certain après-midi, que trois gamins délurés, parmi ceux que je surveillais, se mirent à courir autour de deux vacanciers étendus sur leurs serviettes de plage et à les arroser de sable. L’un des jeunes gens s’était tourné vers moi avec ce regard maussade qui précède la colère, mais qui se changea aussitôt en étonnement : « Il me semble que nous nous connaissons. » Prononça-t-il, appuyé sur le coude. J’étais trop stupéfaite pour répondre. Sa présence en ce lieu paraissait si incroyable que je craignais de me tromper. Alphonse me présenta son cousin et m’apprit que leurs parents possédaient une maison de famille non loin de là. C’est ainsi que reprit une vieille histoire d’amour que je croyais à jamais oubliée.

     

    Au moment de notre mariage Alphonse venait de terminer ses études et je poursuivais les miennes. Autant dire que nos moyens étaient modestes. Un ami néerlandais d’Alphonse avait offert de laisser son petit appartement à notre disposition pendant une semaine, celle qui précédait les fêtes de fin d’année. Nous avions donc pris le train pour Amsterdam. La nuit était tombée bien avant notre arrivée. Ce qui nous surprit le plus ce fût les fenêtres des immeubles, dépourvues de volets et de rideaux, qui exposaient aux regards de tous l’intimité des amstellodamois. Les intérieurs éclairés, où  étincelaient les décors de Noël et les guirlandes des sapins, défilaient en une  kyrielle de vitrines joyeuses.Neers et sa plus jeune sœur, Ilse, nous accueillirent sur le quai de la gare. Nous étions très émus de poser pour la première fois le pied dans le pays de la tolérance.

    Les jours suivants, ils nous emmenèrent visiter divers monuments d’Amsterdam (Rijksmuseum, Musée Van Gogh, maison d’Anne Frank, sans oublier le Quartier Rouge –De Wallen-, quartier chaud de la ville). Ils nous accompagnèrent aussi lors de nos excursions à Edam, Marken, Ijmuiden , entre autres. La lumière rasante de mes photos donne à chaque paysage une atmosphère crépusculaire.

    C’est à cette époque que ma cousine Sylviane, très brillante étudiante en médecine, se tua en voiture. Sa sœur jumelle, Sylvie, prit alors la décision de s’engager dans une ONG qui l’enverrait pendant des décennies  sur tous les points chauds du globe, loin de ses souvenirs.

     

    N.B: Ceci n'est pas un journal intime mais une fiction.

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  • Poème ma Frégate

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