• Pendant plusieurs années encore nous sommes retournés en vacances chez grand-mère à Préfailles. Et puis, peu à peu, nous sommes partis vers d’autres horizons ou de nouveaux rivages. Grand-mère avançait en âge. Elle ne pouvait plus rester seule dans son quartier quasi-désert l’hiver. D’abord elle séjourna chez nous au cours de la mauvaise saison et ensuite toute l’année. A son tour elle est décédée au début des années quatre-vingt, loin de son cher Préfailles qu’elle n’aurait jamais voulu quitter. Sa maison a été vendue. Plus rien ne nous reste désormais, hormis une poignée de souvenirs qui illuminent toujours notre mémoire…

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  • Avec la disparition de M.B. s’achevait plus d’un demi-siècle d’une amitié sans faille. Deux jeunes filles, l’une préfaillaise, l’autre cherbourgeoise, avaient fait connaissance en 1914, à la veille de la déclaration de la Première Guerre Mondiale. Ni les terribles conflits du XX e siècle ni l’éloignement, pas plus que le mariage ou le célibat, le veuvage n’entamèrent cette sympathie réciproque. Elles venaient de vivre côte à côte pendant vingt-trois années consécutives. Comme chez les vieux couples, il leur arrivait de se chamailler, parce qu’elles ne manquaient pas de tempérament. Mais ce n’étaient que feux de paille vite étouffés !

     

    Une autre longue histoire d’amitié prenait fin aussi. Celle qui s’était tissée été  après été entre les B. et la famille de maman qui entretenaient des relations étroites depuis 1920. M.B.  n’est  pas étrangère à notre existence puisque nos parents se rencontrèrent grâce à elle.

    Ces amitiés constituent en quelque sorte l’épine dorsale de mes récits successifs : Notre école , Des amis dans la guerre , Le regain , Des vacances inoubliables.

     

    Nous éprouvions beaucoup d’affection pour M.B. et nous la considérions comme une parente un peu originale.

     

     

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  • Le jour de son enterrement à Préfailles, le temps était splendide et chaud pour la saison. Après la cérémonie nous nous sommes promenés le long du chemin côtier. J’avais le sentiment qu’elle nous accompagnait dans tous ces lieux qu’elle avait tant aimés.

     

    Longtemps, souvent, j’ai fait un rêve tout empreint de douceur élégiaque. M.B. était allongée sur une civière à l’ombre de la haie d’écume de mer (ou atriplex) qui borde l’ancien chemin douanier. Grelottante, je lui demandais : « N’avez-vous pas froid ? » Elle répondait avec calme : « Non, je me sens  bien ici. » Et je me réveillais rassérénée.

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