• Notre-Dame des Ardilliers sous le ciel d'orage.

    Notre-Dame des Ardilliers under the sky of storm.

    Saumur : Notre-Dame des Ardilliers

    Saumur : Notre-Dame des Ardilliers

    Au loin, à gauche, le château.

    Far away, on the left, the castle.


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  • Tous les enfants ont des rêves - All the children have dreams

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    Votre feuilleton du week-end : Le Salon de thé 49


    Semaine 49

     

    Adèle Hermenier est harassée. Si le succès grandissant de son salon de thé se confirme, elle devra engager une serveuse pour la seconder qui fera office de jeune fille de la maison, en quelque sorte, suffisamment cultivée pour s’entretenir avec une clientèle instruite, et qui, à l’avenir, pourrait être associée à la gestion de la galerie d’art. Mais quelle diplômée d’études supérieures accepterait un statut d’employée de restauration à temps partiel avec la perspective hasardeuse d’accéder peut-être un jour à la position de galeriste ? Elle-même éprouverait des scrupules à prendre le risque de pousser une jeune fille vers une impasse professionnelle. Mieux vaut s’accorder un délai de réflexion et s’assurer de la perpétuation et de la réussite de Chez Adèle H.

    Sans tenir compte de sa fatigue, monsieur Niessl a réussi à la convaincre de le suivre jusqu’au fin fond des Deux-Sèvres ce lundi, chez ce couple d’artistes déjà cité. Bien qu’intimidés l’un et l’autre, ils les ont accueillis de façon charmante dans la cour de leur ferme en rénovation, précédés de leur beauceron, gardien flegmatique de la propriété. Après une pause dans l’atelier de création où ils leur ont servi une crème d’angélique à ne pas désavouer, ils sont partis en chœur saluer les quelques chèvres et brebis dans la bergerie attenante. Puis, de retour dans le local, mademoiselle Hermenier a formulé en termes plus explicites le projet inspiré par Hans Niessl. Ils pourraient résider chez elle une semaine ou deux pour s’imprégner de l’ambiance du val et de l’Hôtel Pochon avant d’en rendre l’atmosphère à travers les œuvres destinées à sa galerie.

    Bela adhère sur le champ au projet qui leur est soumis. Oui, il serait partant. Toute timidité éteinte, son enthousiasme s’exprime soudain à travers un discours exubérant ponctué de références aux  succubes, incubes, envoûtements, obscurantisme…

    —… et l’angélique ! Savez-vous qu’en sus de ses propriétés digestives et autres applications médicinales elle a la réputation de protéger des mauvais sorts et de chasser les démons ?

    Bela frappe sa paume droite de son poing gauche comme une idée, croit-il, lumineuse lui survient :

    —Voilà, madame, un filon que vous devriez explorer  pour votre salon de thé ! Pourquoi n’ajouteriez-vous pas à votre carte cette excellente liqueur d’angélique que nous fabriquons dans la région ?

    Adèle esquisse un sourire.

    —Jeune homme, je n’ai pas de licence qui autorise à vendre de l’alcool et je tiens par-dessus tout à ce que mon salon de thé ne se transforme pas en débit de boissons.

    —Dans ce cas, proposez du sirop d’angélique, des gâteaux à base d’angélique, que sais-je encore…

    —Adèle, intervient Hans Niessl…

    Surprise par cette familiarité pour le moins inopportune (et qui n’est sans doute que l’expression subite et involontaire d’un cœur qui commence à s’éprendre) Adèle, perdue de confusion, sent une vague de chaleur enflammer son visage.

    —Adèle, poursuit Niessl sans se troubler, Bela vous apporte peut-être une idée à ne pas négliger. A vous de l’exploiter au mieux.

    —Mais, reprend celle-ci un peu trop faiblement, vous savez bien que mon objectif vise en premier lieu à étouffer les superstitions malsaines que drainent les racontars les plus extravagants depuis plusieurs semaines.

    —En faire un jeu, travailler le sujet à des fins artistiques serait un moyen de se distancier de ce climat délétère.

    —Peut-être…

    Depuis l’incartade de Niessl la pensée de mademoiselle Hermenier est frappée de stupeur : elle ne se manifeste plus !

    Pendant cet échange Laure n’a pas prononcé un mot. Plus réservée que son mari, elle égraine à voix à peine audible la liste de ses objections. Il y a les cours d’arts plastiques qu’elle dispense dans une école de Niort et à la MJC du village, les animaux qui nécessitent des soins quotidiens, une commande en cours qu’elle doit livrer à temps, etc. Bela proteste avec douceur. Il y a une solution à tout. Néanmoins la jeune femme conclut, mi-figue mi-raisin :

    —Nous allons réfléchir, et, disant cela, elle tourne son regard un peu triste vers son époux.

    Aujourd’hui Adèle se souvient qu’au retour, au moment de se séparer, Hans a pris sa main dans les siennes et lui a susurré :

    —Je reviendrai pour les fêtes…

    Ce samedi Claude Roux tourne en rond dans son appartement. Le jour commence à tomber et Dessablettes ne s’est toujours pas manifesté. Que fait-il ? Mais que fait-il ?

     

    N.B. Ceci est une fiction.

     

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