• Le feuilleton hebdomadaire - 6

    Le blog de la voisine (base)


    8 février 2010

     

    La famille du rez-de-chaussée a pris la route des Alpes samedi matin. Monsieur finissait de charger la voiture tandis que Madame installait les plus jeunes à l’arrière à l’heure où je sortais faire mes courses. Les aînés, scolarisés dans un département limitrophe, partiront dans quinze jours, m’a-t-elle précisé au passage. Pourvu qu’ils n’en profitent pas pour faire la java avec leurs copains ! Je suis allée faire un saut sur son blog. Lucullus a prévenu ses lecteurs qu’aucun billet ne paraîtrait avant la fin du mois. Quelle femme organisée !

    Où en suis-je moi-même ? Le contenu de ma boîte à souvenirs est étalé sur la table du salon depuis vendredi. J’essaie de mettre un peu d’ordre dans ces vieux documents. Les couleurs de certaines photos se sont diluées en camaïeux rosâtres ou verdâtres. D’autres ont pris une assez jolie patine ocrée, comme les tableaux anciens. J’ai l’intention de les publier en l’état afin de conserver leur caractère authentique. La plupart ont été prises au début des années soixante-dix. Nous étions alors jeunes et beaux, Alphonse et moi. Vraiment. Au contraire de ce que nous nous entêtons à vouloir, ces deux qualificatifs ne vont pas forcément de pair. D'ailleurs il est curieux que nous soyions plus préocupés de l'apparence de notre âge que de notre beauté. Je connais des laiderons qui, à l’approche de la cinquantaine, ont encore des allures de jouvencelles (ou pas loin) et, à l’inverse, des hommes et des femmes qui portent superbement leur âge !

    Oui, je le répète, Alphonse et moi, nous étions jeunes et beaux et nous avions vocation à former un couple envié.

     

     

    11 février 2010

     

    Pour la troisième fois l’hiver a jeté son manteau de neige sur le pays et nous emprisonne. La bise agite les bouleaux derrière mes fenêtres. La morne saison se prolonge et devient toujours moins supportable. Ah ! Que les beaux jours semblent loin !

    Le succès de mon blog n’aura été qu’un feu de paille. J’espère le ranimer grâce aux photos de mes plus anciens voyages qui gisent sur la table en attente d’être classées. Tant d’années se sont écoulées, depuis, que j’ai l’impression de les avoir plus rêvés que vécus. Au fond, seul importe le présent puisque de toute façon le temps engloutit tout, bonheurs et tristesses, à jamais… Qu’est-ce qui me prend ? Une légère dépression hivernale où bien la nostalgie, comme une rengaine oubliée, de jours qui ne reviendront plus ?

    (… J’aperçois de quoi me rassurer : contrairement à ce que je craignais, les jeunes du rez-de-chaussée ne sont pas restés seuls, mais leur grand-père les accompagne. Ils marchent prudemment sur le bord des pelouses comme je le fais moi-même. Souris essaie en vain de se faire admettre dans une maison voisine qui reste close malgré ses miaulements intempestifs. Je ne sais pas où sont passés les autres chats. Nous ne les voyons guère en ce moment. Et il neige, il neige, il neige…)

    Il neigeait aussi quand j’ai rencontré Alphonse aux sports d’hiver et j’en étais toute réjouie car je découvrais la montagne, le ski, les soirées autour d’une fondue savoyarde… et les grands yeux de braise d’Alphonse ! Ce sera mon premier récit de voyage sur la toile. Bien entendu, il n'est pas question d'écrire un mot de cette amourette sur mon blog. Elle appartient à la sphère privée !

    N.B. Ce récit n'est pas un journal intime mais une fiction.

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