Après un an d'interruption, le CERN (Organisation Européenne pour la Recherche Nucléaire) a remis en marche le LHC (Large Hadron Collider), le Grand Collisionneur de Hadrons. Disons plus simplement le grand accélérateur de particules, qui, après avoir
connu une avarie lors de sa mise en route, vient de redémarrer.
Situé près de Genève, à cheval sur la frontière franco-suisse, il est formé d'un anneau de 27 km de long, dans lequel sont injecté deux faisceaux de particules
identiques (des protons) guidés par de gigantesques aimants, dans des tubes où règne un vide comparable à celui de l'espace intersidéral, à une vitesse proche de celle de la lumière.
Mais, direz-vous, en quoi ces expériences extrêmes, auxquelles les journaux consacrent au mieux trois lignes -quand ils en parlent- peuvent-elles nous intéresser
? C'est que l'enjeu scientifique est considérable ; que la démarche est la plus audacieuse jamais engagée par l'humanité. Il s'agit en effet de reproduire les conditions de l'instant qui suivit
le big-bang ; d'essayer (d'espérer) de percer les secrets de la création de l'univers !
Il y a peu, j'entendis l'un des ces physiciens, interrogé sur l'une de nos radios, répondre :"Nous sommes dans une situation identique à celle de Colomb lorsqu'il
est parti à la recherche de la Route des Indes." Une intuition qui bouleversa, nous le savons, les idées et la géographie de la fin du Moyen Age.
Ces scientifiques s'engagent donc dans une direction quelque peu incertaine, puisqu'ils en ignorent l'aboutissement réel, peut-être tout à fait inattendu.
Il y a là matière à nourrir les imaginations les plus débridées. Déjà des prophètes de malheur parlent de risques insensés liés à la formation de trous noirs ou de trous de vers
(wormholes). Les conséquences pourraient en être l'aspiration de notre Terre par l'un de ces trous noirs, ou bien encore l'apparition de créatures néfastes surgies du futur par l'entremise
des trous de vers !
A cela les scientifiques rétorquent que les micro-trous noirs ou les micro-trous de vers générés par les collisions auront une durée d'existence trop brève,
quasi-instantanée, pour avoir le temps d'entraîner la moindre suit fâcheuse.
Rappelons qu'au moment de lancer la première expérience de réaction nucléaire en chaîne en 1942, les savants n'écartaient pas l'éventualité d'un
déchaînement de l'univers entier !
Le résultat sera-t-il aussi spectaculaire qu'attendu ? Peut-être connaîtrons-nous la réponse dans le courant du premier trimestre 2010...
Comme je vous l'ai déjà précisé dans un billet précédent, je n'ai aucune formation scientifique. Je m'intéresse seulement en
néophyte aux avancées de notre siècle, que j'essaie tant bien que mal de comprendre.