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    Le salon de thé (base)

     

    Semaine 31

     

    Depuis que les journaux ont publié la photo médiocre des explorateurs du souterrain, il règne une grande effervescence parmi les adhérents de l’association Arts et Sciences. Ceux qui ne sont pas partis en villégiature ont d’ailleurs décidé de se réunir ce mercredi dans leur local de la rue des Deux-Veufs. Il y règne une animation inaccoutumée. L’image passe de main en main. Claude Roux la retient. Elle chausse ses lunettes, l’examine au jour en tous sens.

    —Il s’agit sans aucun doute de l’œuvre grossière d’un carrier des siècles passés, assène monsieur Cerisier, péremptoire.

    —Mais, rétorque un vieillard voûté, autrefois on parlait beaucoup de rites sataniques et de magie noire dans le coin. Les vieilles racontaient des histoires de sorcières qui volaient à cheval sur leurs balais le long du coteau les nuits de sabbat, et de chats noirs qui grandissaient sous les caresses. Elles prétendaient qu’elles reposaient sous telle ou telle pierre tombale du cimetière. Nous en étions effrayés.

    Claude Roux qui n’a pas suivi la conversation relève soudain la tête.

    —C’est extraordinaire ! Ce ne peut être qu’une représentation de Mithra tauroctone !

    Monsieur Dessablettes se fige un instant. Puis, sur un ton caustique :

    —Allons donc ! Il n’y a jamais eu la moindre trace de mithraea dans le Centre !  La religion de Mithra s’est propagée le long du Danube et du Rhin, jusqu’en Bretagne insulaire, mais pas vers l’ouest !

    —Ce sera un précédent, insiste Claude Roux, sûre de son fait. Regardez ici, nous distinguons un bonnet phrygien. Et là, probablement le taureau que la divinité s’apprête à égorger.

    —Vous manifestez beaucoup d’imagination mademoiselle. En jouant sur les ombres on peut voir tout et son contraire, poursuit monsieur Dessablettes agaçé.

    —Vous verrez que j’ai raison, réplique Claude Roux.

    Il se forme un remous autour des protagonistes. Chacun essaie de faire valoir son idée sur la chose. Et dans le vacarme se mêlent sorcières, dieux antiques et rustres inspirés.

    —Quoiqu’il en soit, conclut madame Dessablettes pour ramener le calme, cette découverte revêtira  un intérêt que la commune pourra exploiter.

    —Vous vous précipitez un peu, tempère madame Levau à la voix d’homme. Et s’il ne s’agissait que d’une caricature récente taillée dans le tuffeau par un ouvrier ou un reclus de la dernière guerre ?

    —De toute façon cette figure ne manquera pas d’enseignement sur le passé de notre petite ville, ajoute le vieillard courbé.

     

    MithraN.B. Ceci est une fiction

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