Plusieurs de ces boutiques ont laissé une empreinte indélébile dans ma mémoire. En premier lieu, la pharmacie où grand-mère se précipitait avec nous le lendemain de
notre arrivée afin de nous y faire peser. Elle mettait un point d'honneur à ce que nos vacances nous soient profitables et à en apporter la preuve par la prise de poids (obligatoire !). C'était
une officine plutôt exiguë et désuète avec ses placards et ses vitrines de bois laquées de blanc. Une odeur de médicaments, d'herbes médicinales, de pastilles diverses nous assaillait dès
l'entrée. Cela sentait le bien-être. Le pharmacien, condition rare à l'époque, était une femme, fluette et énergique. Son regard acéré qui nous transperçait cachait sa profonde générosité.