• Le feuilleton hebdomadaire 23

    Le blog de la voisine (base)

     

    6 juin 2010

     

    Après la Côte de Jade où nous avions passé nos premières vacances de jeunes mariés, je vais relater en images notre circuit en Suède. Cet été-là, nous n’étions partis ni en voyage organisé ni en tête à tête amoureux, mais avec trois des frères d’Alphonse et la fiancée de l’un d’eux. Je terminais tout juste mes études de lettres que je m’empressai d’oublier, bien décidée à profiter de la vie et à ne jamais goûter aux turpitudes du travail. Ma mère, ma grand-mère, mon arrière-grand-mère étaient restées au foyer et il n’était pas dit que les féministes m’obligeraient à déroger à la tradition ! Cela devait convenir à mon jeune mari car il ne s’en plaignit pas.

    Paul, Bruno et Yves avaient fait tirelire commune pour acheter une Estafette.  Ils nous proposèrent de nous joindre à eux et de partager les frais du voyage. Cette aventure fraternelle nous tenta. Mes parents firent grise mine. Mais ceux d’Alphonse, qui avaient un peu bourlingué autrefois, nous encouragèrent à profiter de nos belles années pour découvrir le monde. Les garçons avaient minutieusement élaboré notre trajet en s’appuyant sur la lecture de guides divers. Ils s’étaient aussi chargés de la logistique. Aux filles incombait la préparation des trousses de secours et quelques détails complémentaires.  Hélène me parut sympathique et nous devîmes complices.

     

    7 juin 2010

     

    (Comme chaque année la Croix-Rouge a lancé sa campagne de quêtes à travers le pays. Dans mon enfance ses membres nous sollicitaient à la porte des églises.  Aujourd’hui ils nous attendent devant l’entrée des temples de la consommation. Autre époque, autres mœurs…)

    Voilà. Je viens de mettre en ligne quelques-unes des  photos de notre périple scandinave.  En réalité, celles-ci ont été prises en Allemagne du Nord, au bord de la Baltique qui marqua notre première étape.

    Vous croyez vous souvenir de chaque détail d’une période particulière. Et puis vous découvrez, lorsque vous cherchez à vous les rappeler, qu’il n’en reste rien d’autre qu’un magma au fond de votre mémoire. De rares images surgissent, trop floues pour les déchiffrer avec précision. Ce qui perdure, ce sont les impressions les plus profondes qui les accompagnèrent. La côte Balte me  frappa d’autant plus que nous l’avions atteinte à l’heure où le ciel hésite entre nuit et jour, après un long trajet à travers une étendue sablonneuse plantée de résineux. Etait-ce le soir ou le matin, ou bien déjà la lueur incertaine des jours sans nuit de l’été boréal ? Tout de suite je m’y sentis à l’aise, comme si je retrouvais une vieille connaissance. J’en fis part aux autres qui me répondirent de concert que l’hiver dans ce coin-là ne devait pas être rigolo, entre températures glaciales et nuits interminables. Mais leurs remarques (quoique pertinentes) me convainquirent à moitié.

     

    8 juin 2010

     

    Les clichés suivants ont été pris sur le ferry qui nous transportait entre Kiel et le Danemark. La houle, le vent du large, me grisaient. La Baltique m’envoûtait et j’étais tombée amoureuse de ses paysages ;

     

    9 juin 2010

     

    Copenhague valait bien une pose de plusieurs jours. Nous nous arrêtâmes dans un camping, à proximité de la ville.  Notre première nuit fut blanche, non seulement à cause de la longueur inhabituelle du jour, mais aussi parce que autour de nous de joyeux drilles s’amusaient sans retenue et que, très tôt, le soleil se mit à nous cuire la peau à travers la toile de nos tentes. C’est sans doute la chaleur qui nous surprit le plus sous cette latitude.

    A Copenhague il y eut entre nous des dissensions concernant l’emploi de notre temps. Très vite Paul manifesta une véritable  boulimie culturelle. Documents et cartes en mains, il ne voulait renoncer à la visite d’aucun monument ou musée et tout photographier. Nous le suivions tant bien que mal, exténués par ce marathon touristique. Dès le deuxième soir il fut décidé que chacun organiserait sa journée comme il l’entendait, sachant que nous nous retrouverions pour le déjeuner et le dîner. L’ennui était que seul Paul baragouinait assez d’allemand pour se faire comprendre tandis que l’anglais ne nous servait guère.

     

    10 juin 2010

     

    A vrai dire je n’ai que quatre ou cinq vues de la capitale danoise. Pourquoi ?  Peut-être avions-nous pris des diapositives que nous aurions égarées au fil de nos déménagements… Je ne sais plus. J’ai retrouvé la photo de la statue de Hans Christian Andersen, celle de la petite sirène de bronze assise sur son rocher, la façade du château de Rosenborg et enfin le Tivoli, notre dernière visite copenhagoise avant de reprendre notre route vers le nord. Nous nous étions entendus pour y passer la journée ensemble. Il faisait beau. Nous avons flâné longtemps au milieu de la foule des visiteurs.

     

    N.B. Ceci n'est pas un journal intime, mais une fiction

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