• Corinne Gorse, Kriss pour les auditeurs de France Inter, était la fille de Georges Gorse, agrégé de Lettres, médaillé de la Résistance, ministre sous De Gaulle.

    Comment croire que Kriss nous a quittés à 61 ans tant sa voix demeurait jeune et enthousiaste ? Les années passaient sans qu'elle varie, nous donnant l'impression de résister au temps. Dans une journée morne elle arrivait comme un rayon de bonheur qui pétille. Oublions la femme d'âge mûr ; gardons cette impression de jeunesse primesautière qu'elle faisait passer sur les ondes.

    Je me rappelle plusieurs émissions qu'elle avait consacrées au siège de Léningrad (St Pétersbourg aujourd'hui). Gentille, gaie, à son habitude, elle interviewait une survivante de cet épisode dramatique de la Deuxième Guerre Mondiale. Elle l'avait ainsi présentée :"Une jolie dame". Aussitôt nous imaginions une vieille dame mince, d'une élégance sobre, la tête couronnée d'une mousse de cheveux blancs. Une jolie dame... L'expression ne manquait pas de charme.
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  • France Inter vient de l'annoncer : Kriss Crumble est décédée des suites d'un cancer. Pour moi elle était une voix enjouée, jeune au point d'imaginer qu'elle n'avait pas plus de vingt-cinq ou trente ans. Longtemps j'ai écouté cette émission au cours de laquelle elle recevait ses invités autour d'un gâteau. Nous avions l'impression de nous trouver dans le cercle de la conversation (plus qu'une interview) et de déguster avec elle une pâtisserie qu'elle savait rendre savoureuse. Que de bons moments passés en sa compagnie !
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  • Un soir Général ne répondit pas à la clochette du dîner. Agathe l’appela, fouilla les environs, passa une nuit blanche. Un matin elle le trouva devant sa porte, une patte en charpie, sans doute rongée par les mâchoires d’un piège vengeur. « Mon pauvre Général ! » S’apitoya-t-elle. Elle le déposa avec précaution dans le panier à chat et fila chez le vétérinaire qui lui laissa le choix entre une euthanasie douce, qui le délivrerait de ses maux, ou l’amputation. Agathe opta pour la vie.

     

    Après une longue convalescence, on vit de nouveau Général sillonner le quartier en claudiquant sur ses trois pattes, moins habile, certes, mais toujours maître de la situation. Blanche plaignait cette malheureuse bête infirme. Ses petits-enfants plaisantaient en se demandant ce qu’il en resterait à la fin des fins !

     

    Eh ! Oui ! Général diminuait au fil des ans. On le transforma en eunuque pour le guérir d’une mauvaise tumeur. Son ardeur juvénile s’éteignait peu à peu. Il vivotait tranquille, obèse, au fond de sa corbeille, pourri-gâté par sa maîtresse toujours folle de son Général. Un beau jour de printemps il s’endormit paisiblement pour l’éternité…

     

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