• Le blog de la voisine (base)

    23 février 2010

     

    Alphonse a écrit (pas celui qui nous intéresse, mais Monsieur de Lamartine) : Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. Claude absent, la blogosphère ressemble à un désert. Je m’étais habituée à ses visites ponctuelles, toujours courtoises ; à son approche de l’Histoire à la fois rigoureuse et divertissante, à Garm, le malicieux. Ses commentaires assidus et l’exploration de son blog avaient fini par se confondre avec les rites du lever, tels que le bol de café au lait et les informations radiodiffusées.

    La famille du rez-de-chaussée est rentrée dans la nuit de samedi à dimanche mais le site Arts de la table et du jardin demeure en repos. Il faut dire que dès leur retour un certain remue-ménage a mis les parties communes sens dessus dessous. Leur fils aîné, qui aura bientôt dix-huit ans, a emménagé dans leur chambre de bonne au deuxième étage, en face de l’appartement de Sébastien. Gare aux allées et venues des copains et copines ! Depuis peu ce garçon manifeste des velléités d’indépendance. Rien que de très normal après tout. Je ne sais pourquoi il s’obstine à ne pas me voir…

    Pour ma distraction je me suis rabattue sur le blog de mamoureuse qui ne se lasse jamais de présenter ses adorables mamours sous tous les angles, et de nous conter jour après jour leurs inénarrables facéties. Mamoureuse s’arrête aussi sur mon blog et n’omet jamais d’y laisser une bise. C’est bref, mais elle est là. Scouttoujours décrit ses randonnées à travers nos belles provinces françaises. Il agrémente son texte d’images idylliques de nos campagnes et décrit les antiques monuments de notre patrimoine rural. C.S-qui se contente de nous proposer des recettes simples élaborées à partir d’ingrédients courants. Vite fait, bien fait ! C’est tout ce qui me plait à moi qui n’aime pas me compliquer la vie.

     

    25 février 2010

     

    Tiens ! Nous fêtons la Saint Romeo aujourd’hui ! Cela tombe bien, je viens de faire paraître les dernières photos de mon séjour aux sports d’hiver. On y voit les éclopées (« entorsées » du genou ou de la cheville) en gros plan devant notre car lors d’une étape sur le chemin du retour. Et puis la soirée à la veille de notre départ. Les clichés ne présentent qu’un intérêt limité  dans la mesure où mon flash manquait de puissance pour éclairer l’ensemble de la salle. On ne peut distinguer que les visages les plus proches. Qu’importe ! Ils éveillent tant de souvenirs, avec l’échange de nos adresses pour point d’orgue. Sur la couverture de mon agenda Alphonse avait dessiné une tête de canard sommaire, à la Donald, près de laquelle, sous sa signature, il avait ajouté : 1+1= 2 et avait pointé du doigt cette opération sibylline sans un mot. Ce qui m’avait laissé de grands espoirs…

     

    26 février 2010

     

    Notre voisine du premier est revenue ce matin avec le soleil et la douceur. La couleur vert pomme de son auto éclate de nouveau sur notre parking. Elle a même ouvert l’une de ses portes-fenêtres. Nous ne nous voyons guère. Pourtant sa présence, je ne sais pourquoi, est rassurante.

     

    N.B Il ne s’agit pas d’un journal intime, mais d’une fiction.

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  • Le blog de la voisine (base)

    12 février 2010

     

    Mon Dieu ! Nous voilà dans le trente-sixième dessous ! Il paraîtrait que notre soleil file un mauvais coton parce qu’il n’a pas fait sa crise décennale. Une série de grosses colères, en quelque sorte. On nous inquiète… une fois de plus. Après notre planète, nous incitera-t-on à sauver notre astre ? Car, n’en doutons pas, l’homme, puissant démiurge sur son infime globe, doit bien y être pour quelque chose. Trop de fusées, navettes et autres spoutniks, sans compter ces particules qu’on projette en tous sens. Soit tout ce qui a remplacé le péché d’antan, grand pourvoyeur de calamités. Mieux vaut aller se coucher !

     

    13 février 2010

     

    J’ai enfin commencé la publication de mes souvenirs des sports d’hiver dans l’Oisans en 1970 ; quatre clichés en noir et blanc dénués de fantaisie. Ils montrent le chalet dans lequel nous étions hébergées, le paysage enneigé qui l’entourait, quelques silhouettes de mes camarades de classe au bord de l’horizon, et moi-même (bien svelte à l’époque), assez éloignée de l’objectif, occupée à tenter un chasse-neige. Cet article a remporté un certain succès puisque les passages sur mon blog ont grimpé jusqu’au chiffre jamais atteint de trente-deux ! Les commentaires s’améliorent. Mamoureuse, qui n’a pas encore la quarantaine, se réjouit de pouvoir admirer des photos monochromes d’un autre siècle. Claude nous promet une rétrospective des sports d’hiver. Un nouveau venu, scouttoujours, raconte avec force détails ses vacances à la neige dans les années soixante. CS-qui, quant à lui (ou elle ?) s’épanche sur sa jeunesse trop pauvre pour envisager un séjour à la montagne. D’autres se replongent avec délice et regrets attendris dans leur propre adolescence.

     

    14 février 2010 – St Valentin

     

    Nostalgie ! Nostalgie ! Depuis deux jours mon site draine toute la mélancolie des blogueurs sexagénaires et la curiosité des plus jeunes. Le style tend à devenir élégiaque. Il y a comme des trémolos derrières certains messages. J’ai l’impression de retrouver les petits copains de notre ancienne cour de récréation avec qui j’ai en partage une époque révolue.

    (Avais-je mal compris ? Nos jeunes voisins du rez-de-chaussée sont partis rejoindre leurs parents ce matin.)

     

    16 février 2010

     

    Hier j’ai ajouté plusieurs clichés aux précédents, dont deux en couleur, un peu délavés, mais lisibles. Quelques finaudes y ont vite repéré le plus séduisant de nos moniteurs de ski ! Comme moi en 1970, ainsi que toutes mes compagnes. La plupart d’entre elles, d’ailleurs, n’avaient pas tardé à surprendre nos échanges de regards et des attentions particulières. Les plus rouées, un grain jalouses, insinuaient qu’il avait une fiancée, voire une femme, à Grenoble ; ou bien encore qu’il ne participerait pas à la fête qui précédait notre départ. Et tout cela en m’épiant du coin de l’œil. Mais j’avais appris depuis longtemps à ne jamais extérioriser mes sentiments, ni à livrer mes états d’âme.

     

    19 février 2010

     

    C’est à croire qu’avant même de se manifester le printemps les émoustille tous !  Sébastien prend une semaine de vacances dans le Jura, m’a-t-il annoncé ce matin quand je l’ai croisé au pied de l’escalier. Notre voisine du premier s’est envolée Dieu sait où. Depuis hier midi les persiennes de son appartement restent fermées et sa voiture a disparu du parking. Même Claude, mon meilleur supporter, a mis son blog en pause pour une dizaine de jours ! Tandis que je me morfonds sous la grisaille. Il est trop tôt pour aller à Oléron. Ma minuscule maison n’a pas le chauffage. Et puis je n’aime pas circuler pendant la mauvaise saison.

    P.S : Mes neveux ont découvert une chose extraordinaire : j’ai été jeune et j’aimais m’amuser, MOI AUSSI !

     

    N.B : ceci n’est pas un journal intime mais une fiction.

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  • Le blog de la voisine (base)


    8 février 2010

     

    La famille du rez-de-chaussée a pris la route des Alpes samedi matin. Monsieur finissait de charger la voiture tandis que Madame installait les plus jeunes à l’arrière à l’heure où je sortais faire mes courses. Les aînés, scolarisés dans un département limitrophe, partiront dans quinze jours, m’a-t-elle précisé au passage. Pourvu qu’ils n’en profitent pas pour faire la java avec leurs copains ! Je suis allée faire un saut sur son blog. Lucullus a prévenu ses lecteurs qu’aucun billet ne paraîtrait avant la fin du mois. Quelle femme organisée !

    Où en suis-je moi-même ? Le contenu de ma boîte à souvenirs est étalé sur la table du salon depuis vendredi. J’essaie de mettre un peu d’ordre dans ces vieux documents. Les couleurs de certaines photos se sont diluées en camaïeux rosâtres ou verdâtres. D’autres ont pris une assez jolie patine ocrée, comme les tableaux anciens. J’ai l’intention de les publier en l’état afin de conserver leur caractère authentique. La plupart ont été prises au début des années soixante-dix. Nous étions alors jeunes et beaux, Alphonse et moi. Vraiment. Au contraire de ce que nous nous entêtons à vouloir, ces deux qualificatifs ne vont pas forcément de pair. D'ailleurs il est curieux que nous soyions plus préocupés de l'apparence de notre âge que de notre beauté. Je connais des laiderons qui, à l’approche de la cinquantaine, ont encore des allures de jouvencelles (ou pas loin) et, à l’inverse, des hommes et des femmes qui portent superbement leur âge !

    Oui, je le répète, Alphonse et moi, nous étions jeunes et beaux et nous avions vocation à former un couple envié.

     

     

    11 février 2010

     

    Pour la troisième fois l’hiver a jeté son manteau de neige sur le pays et nous emprisonne. La bise agite les bouleaux derrière mes fenêtres. La morne saison se prolonge et devient toujours moins supportable. Ah ! Que les beaux jours semblent loin !

    Le succès de mon blog n’aura été qu’un feu de paille. J’espère le ranimer grâce aux photos de mes plus anciens voyages qui gisent sur la table en attente d’être classées. Tant d’années se sont écoulées, depuis, que j’ai l’impression de les avoir plus rêvés que vécus. Au fond, seul importe le présent puisque de toute façon le temps engloutit tout, bonheurs et tristesses, à jamais… Qu’est-ce qui me prend ? Une légère dépression hivernale où bien la nostalgie, comme une rengaine oubliée, de jours qui ne reviendront plus ?

    (… J’aperçois de quoi me rassurer : contrairement à ce que je craignais, les jeunes du rez-de-chaussée ne sont pas restés seuls, mais leur grand-père les accompagne. Ils marchent prudemment sur le bord des pelouses comme je le fais moi-même. Souris essaie en vain de se faire admettre dans une maison voisine qui reste close malgré ses miaulements intempestifs. Je ne sais pas où sont passés les autres chats. Nous ne les voyons guère en ce moment. Et il neige, il neige, il neige…)

    Il neigeait aussi quand j’ai rencontré Alphonse aux sports d’hiver et j’en étais toute réjouie car je découvrais la montagne, le ski, les soirées autour d’une fondue savoyarde… et les grands yeux de braise d’Alphonse ! Ce sera mon premier récit de voyage sur la toile. Bien entendu, il n'est pas question d'écrire un mot de cette amourette sur mon blog. Elle appartient à la sphère privée !

    N.B. Ce récit n'est pas un journal intime mais une fiction.

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