• Le blog de la voisine (base)

    15 mars 2010

     

    « Tu n’est qu’une commère ! » Crie ma conscience. C’est vrai. Je rougirais si quiconque me surprenait aux aguets derrière mon rideau. Voilà à quelle vilenie vous abaisse l’oisiveté. Néanmoins le manège de notre voisine du premier m’intrigue. Il y a déjà un moment qu’elle fait les cents pas devant le perron. Elle hésite, avance jusqu’au portail, consulte sa montre, revient au pied de la maison. De toute évidence elle attend quelqu’un qui n’arrive pas.

    Elle a disparu. Sans doute est-elle lasse de faire le pied de grue. Mais elle ressort presque aussitôt, assez agitée, au moment où un VSL entre dans la propriété. A peine s’y est-elle engouffrée qu’il repart et disparaît derrière le mur d’enceinte. Notre voisine du premier aurait donc des problèmes de santé ? Après tout à son âge les maux de la vieillesse commencent à faire leur œuvre.

    Oui, j’avoue que ma curiosité n’est pas très élégante, et même tout à fait déplacée.

     

    17 mars 2010

     

    Une partie de mes photographies sont enfin classées. Ainsi je peux poursuivre la rédaction de mes voyages biographiques sur mon blog. Quoique ceux qui les consultent ne connaissent que la face exprimée de mon passé. L’autre, intime, reste confinée dans ma mémoire.

    Je viens de mettre en ligne des images de mes vacances à Oléron pendant l’été qui suivit ma découverte des sports d’hiver. Plusieurs mois s’étaient écoulés sans qu’Alphonse se manifestât. Il n’avait même pas daigné répondre aux trois mots que je lui avais adressés par carte postale. La vie reprit donc son cours habituel et dès lors je considérai cette amourette de vacances comme nulle et non avenue. Ce qui me laissa toute latitude pour tomber follement amoureuse de Valentin dont nous fréquentions la bande, mes cousins et moi. A l’époque nos relations n’allaient pas au-delà d’un flirt timide et il se trouvait toujours un ou deux parents pour nous surveiller du coin de l’œil. Valentin n’avait que dix-sept ans. Or l’année précédente l’affaire Gabrielle Russier nous avait marqués. Professeur de français, elle s’était suicidée en septembre 1969 après sa condamnation pour détournement de mineur (en l’occurrence, l’un de ses élèves âgé de dix-sept ans).  La majorité était encore à vingt-et-un ans. De ce fait nous étions tous mineurs.

    Les jumelles, mes cousines Sylviane et Sylvie, que nous confondions en permanence tant elles se ressemblaient, étaient tombées sous le charme de deux éphèbes blonds qui n’avaient d’ailleurs que cette particularité en commun. L’un était mince, sensible, parfois triste.  L’autre athlétique, un peu potelé, se destinait au notariat. Un léger bourrelet au creux de la nuque me le faisait imaginer dans quelques années ventru, confortablement assis dans sa position de notable. Celui-là ne se trompait pas de vocation, c’était sûr ! La sœur de Valentin jetait parfois sur lui un regard qui disait bien des choses en silence. Et puis il y avait les autres et le bonheur de nous retrouver sur la plage à papoter entre deux bains. A la fin de la saison nous nous étions séparés en promettant de nous revoir l’année suivante.

    (Bigre ! Le fils du rez-de-chaussée pourrait taper un peu moins des pieds quand il rejoint ses combles !)

     

    18 mars 2010

     

    Scouttoujours a ressorti les violons de la nostalgie, mais du côté des Landes. Il n’en finit plus de s’étendre sur ses souvenirs de camping entre copains. Claude fait une pause, le temps de préparer ses prochaines rubriques historiques. C.S-qui nous propose un assortiment de tartines pour nos pique-niques ou nos repas sur le pouce. Tatiana, une nouvelle venue, a laissé un mot sur ses vacances à Oléron à l’époque où je m’y trouvais. Prudence. Les retrouvailles ne sont pas ma tasse de thé.

    Où est donc passée mamoureuse ?

     

    19 mars 2010

     

    Ma prochaine série de photos sera tout en couleur. Il ne me reste plus qu’à la scanner et à mettre mes clichés en page.

    N.B. Ceci n'est pas un journal intime mais une fiction.

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  • Le blog de la voisine (base)


    9 mars 2010

     

    A force de cliquer de fenêtre en fenêtre, j’ai fait un cauchemar cette nuit. J’occupais un grand appartement biscornu, sans aucun mur en angle droit, et qui ne présentait d’autre ouverture que deux ou trois entrées, dont la principale –de la dimension de celle d’un entrepôt- était dépourvue de porte. Elle débouchait sur une sorte de sous-sol sombre, parcouru de larges couloirs.  Tout le monde pénétrait chez moi à sa guise. Dépassée, je ne maîtrisais rien. Je craignais d’autant plus les voleurs que personne ne m’écoutait.

    Quel rêve étrange ! Des portes, des inconnus qui circulent à travers ma demeure… Ne serait-ce pas une métaphore de mon blog ?

     

    10 mars 2010

     

    Claude commence à publier un historique des sports d’hiver. Sa prose est on ne peut plus d’actualité, car après avoir skié dans les rues de Perpignan, on patine en Corse ! Et cette saison, rares ont été les régions à ne pas profiter de la neige. Mars qui rit malgré les giboulées de flocons semble bien mal préparer le printemps. Le soleil donne l’illusion que la belle saison est déjà installée. Mais à peine met-on le nez dehors que l’hiver reprend ses grands airs et  que sa bise nous brûle le visage !

    Comme je l’avais prévu, Lucullus a fait le plein d’idées de décorations et de recettes dans le goût savoyard. Elle a remanié le design de son blog dans le style chalet (broderies rouges au point de croix sur fond blanc et l’inverse, carreaux rouge et blanc, cœurs,  chamois, sapins, etc.) et elle déroule des menus alpins à n’en plus finir. Sans compter les boissons : vins chauds, tisanes, sirops de genepi, myrtille ou violette. Et bien sûr, la recette du fameux gâteau de Savoie !

    Depuis quelques jours mamoureuse a disparu sans explications. Que lui arrive-t-il ? Un chagrin d’amour ?

    Le  toujours jeune homme du premier reçoit ses parents en ce moment. Des gens qui ont à peu près mon âge, polis et souriants. Sa voisine de palier ne sort guère par ce vent glacial. Elle paraît fatiguée depuis son retour.

     

    11 mars 2010

     

    Est-ce possible ? Yvan serait hospitalisé à la suite d’un malaise, m’apprend mon beau-frère. Yvan, ce solide gaillard, redoutable en affaires, déterminé à croquer le monde entier si l’occasion venait à se présenter, n’a pas supporté son déplacement professionnel en Vendée. Plutôt ce qu’il a pu voir là-bas : les carcasses en décomposition des animaux noyés qu’aucun engin ne peut encore venir retirer ;  les traces des efforts désespérés des victimes qui ont essayé de casser leur plafond pour s’échapper par le toit. Entre télé et réalité s’ouvre parfois un abîme, le rappel sans ménagement que personne n’est invulnérable et que rien, jamais, n’est définitivement acquis. Il arrive ainsi à nos Tarzan de la jungle économique de se crasher contre le néant de leurs certitudes dans notre société si attachée au principe de précaution  et si soucieuse de sécurité !

    Je crois qu’Yvan se remettra assez vite et que cette expérience douloureuse lui aura permis de mûrir. Sache que tante Alice compatit, cher neveu !


    N.B. Ceci n'est pas un journal intime mais une fiction.

     

    Souris

    Ne serait-ce pas souris ?

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    27 février 2010

     

    Les services météorologiques annoncent une tempête redoutable du fait de la conjonction de la marée à fort coefficient et d’une grosse perturbation en vue. Plusieurs départements, dont la Charente Maritime, viennent d’être classés en alerte rouge. Seigneur ! Ma maisonnette d’Oléron !

    Pas de panique. Après tout l’île est située à l’extrême sud du département et elle bénéficie d’un microclimat. La plupart des orages se heurtent au Pertuis de Maumusson qui les repousse sur Marennes. Mais dans le cas présent, grosse marée signifie que la menace se prépare du côté de l’océan. De toute façon, il est trop tard pour prendre la route. Et puis, quoi qu’il en soit, je ne retiendrais pas la mer en furie et mon toit par la seule force de mes bras ou de ma volonté ! On se croit détaché des contingences matérielles et, pff, à la moindre alarme les belles convictions chavirent.

     

    28 février 2010

     

    Une seule obsession me taraude : la tempête et ses conséquences ! Ce matin encore elle agite les arbres autour de la maison. Le sol est jonché de grosses branches dont certaines bouchent la sortie du parking. A l’entrée un vantail de métal bat sans répit depuis le milieu de la nuit. La pierre qui le cale ne suffit plus à le retenir. Il me faut des nouvelles ! Celles que diffuse la radio sont toujours plus inquiétantes. L’écran de la télévision reste uniformément bleu (l’antenne collective aurait-elle été arrachée ?), le téléphone sonne le plus souvent dans le vide.

    Allons bon ! L’électricité est coupée !

     

    2 mars 2010

     

    Mon anxiété était telle que j’en avais perdu le goût de me promener sur internet. Des morts ? Est-ce croyable ?  La télévision nous montrait des quartiers entiers sous les eaux, tout au long des côtes vendéennes et charentaises…

    Pourquoi n’avais-je pas pensé plus tôt à obtenir des renseignements via internet ? Après avoir barboté dans l’angoisse sans savoir vers quel recours me tourner, je suis allée naviguer sur la blogosphère. Il n’a pas été facile de trouver la formule adéquate (le tag, je crois) pour ouvrir la page informative. Parvenez-vous à pousser une porte, une dizaine d’autres restent closes. Soudain je suis tombée sur quelques images affolantes d’un lotissement proche du mien complètement noyé. Certaines photos montraient des voitures englouties jusqu’au toit. Dans la confusion de la panique, j’ai cru reconnaître ma maison.

    Ce blogueur habitant d’Oléron se proposait, à la demande de riverains inquiets de la situation de leurs résidences secondaires, d’aller vérifier in situ l’état des lieux. A mon avis il a été vite débordé car il conseillait d’appeler d’abord nos voisins. Le problème est que les miens sont tous des estivants que je connais à peine.

    Je viens d’obtenir des nouvelles par une voie tout à fait inattendue. Des amis se trouvaient dans les parages avec leur camping-car. Ils m’ont assuré que mon bien a échappé à l’inondation et qu’ils n’ont pas constaté de dégâts.

    Ouf !

     

    4 mars 2010

     

    Les commentaires se sont multipliés sur mon site pendant mon absence. Je me plaignais de ne pas en recevoir et ce matin j’en compte une vingtaine, presque tous du type : que deviens-tu ? Avez-vous souffert de la tempête ? Ces courts messages me donnent le sentiment d’exister enfin puisque quelqu’un s’inquiète de ma personne.  Maintenant, il va falloir répondre et redonner la parole à ce blog resté muet durant plusieurs jours. Que proposer ? La plupart de mes photos de voyages ne sont toujours pas triées. Il faudrait y mettre un peu d’ordre. Restent les portraits de chats. Publions la rencontre de Souris avec le chien de notre voisine du premier pour faire patienter mes lecteurs.

     

    5 mars 2010

     

    Claude est revenu. En réalité il l’est depuis quelques jours déjà car il a eu le temps de laisser deux commentaires dans lesquels il s’inquiète de ce silence. Ce matin il se réjouit de ce que Garm apprécie beaucoup ce charmant petit chien, lui aussi. Aurait-il initié son chat à l’informatique ? ;-)

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