• Le blog de la voisine (base)

     

    6 juin 2010

     

    Après la Côte de Jade où nous avions passé nos premières vacances de jeunes mariés, je vais relater en images notre circuit en Suède. Cet été-là, nous n’étions partis ni en voyage organisé ni en tête à tête amoureux, mais avec trois des frères d’Alphonse et la fiancée de l’un d’eux. Je terminais tout juste mes études de lettres que je m’empressai d’oublier, bien décidée à profiter de la vie et à ne jamais goûter aux turpitudes du travail. Ma mère, ma grand-mère, mon arrière-grand-mère étaient restées au foyer et il n’était pas dit que les féministes m’obligeraient à déroger à la tradition ! Cela devait convenir à mon jeune mari car il ne s’en plaignit pas.

    Paul, Bruno et Yves avaient fait tirelire commune pour acheter une Estafette.  Ils nous proposèrent de nous joindre à eux et de partager les frais du voyage. Cette aventure fraternelle nous tenta. Mes parents firent grise mine. Mais ceux d’Alphonse, qui avaient un peu bourlingué autrefois, nous encouragèrent à profiter de nos belles années pour découvrir le monde. Les garçons avaient minutieusement élaboré notre trajet en s’appuyant sur la lecture de guides divers. Ils s’étaient aussi chargés de la logistique. Aux filles incombait la préparation des trousses de secours et quelques détails complémentaires.  Hélène me parut sympathique et nous devîmes complices.

     

    7 juin 2010

     

    (Comme chaque année la Croix-Rouge a lancé sa campagne de quêtes à travers le pays. Dans mon enfance ses membres nous sollicitaient à la porte des églises.  Aujourd’hui ils nous attendent devant l’entrée des temples de la consommation. Autre époque, autres mœurs…)

    Voilà. Je viens de mettre en ligne quelques-unes des  photos de notre périple scandinave.  En réalité, celles-ci ont été prises en Allemagne du Nord, au bord de la Baltique qui marqua notre première étape.

    Vous croyez vous souvenir de chaque détail d’une période particulière. Et puis vous découvrez, lorsque vous cherchez à vous les rappeler, qu’il n’en reste rien d’autre qu’un magma au fond de votre mémoire. De rares images surgissent, trop floues pour les déchiffrer avec précision. Ce qui perdure, ce sont les impressions les plus profondes qui les accompagnèrent. La côte Balte me  frappa d’autant plus que nous l’avions atteinte à l’heure où le ciel hésite entre nuit et jour, après un long trajet à travers une étendue sablonneuse plantée de résineux. Etait-ce le soir ou le matin, ou bien déjà la lueur incertaine des jours sans nuit de l’été boréal ? Tout de suite je m’y sentis à l’aise, comme si je retrouvais une vieille connaissance. J’en fis part aux autres qui me répondirent de concert que l’hiver dans ce coin-là ne devait pas être rigolo, entre températures glaciales et nuits interminables. Mais leurs remarques (quoique pertinentes) me convainquirent à moitié.

     

    8 juin 2010

     

    Les clichés suivants ont été pris sur le ferry qui nous transportait entre Kiel et le Danemark. La houle, le vent du large, me grisaient. La Baltique m’envoûtait et j’étais tombée amoureuse de ses paysages ;

     

    9 juin 2010

     

    Copenhague valait bien une pose de plusieurs jours. Nous nous arrêtâmes dans un camping, à proximité de la ville.  Notre première nuit fut blanche, non seulement à cause de la longueur inhabituelle du jour, mais aussi parce que autour de nous de joyeux drilles s’amusaient sans retenue et que, très tôt, le soleil se mit à nous cuire la peau à travers la toile de nos tentes. C’est sans doute la chaleur qui nous surprit le plus sous cette latitude.

    A Copenhague il y eut entre nous des dissensions concernant l’emploi de notre temps. Très vite Paul manifesta une véritable  boulimie culturelle. Documents et cartes en mains, il ne voulait renoncer à la visite d’aucun monument ou musée et tout photographier. Nous le suivions tant bien que mal, exténués par ce marathon touristique. Dès le deuxième soir il fut décidé que chacun organiserait sa journée comme il l’entendait, sachant que nous nous retrouverions pour le déjeuner et le dîner. L’ennui était que seul Paul baragouinait assez d’allemand pour se faire comprendre tandis que l’anglais ne nous servait guère.

     

    10 juin 2010

     

    A vrai dire je n’ai que quatre ou cinq vues de la capitale danoise. Pourquoi ?  Peut-être avions-nous pris des diapositives que nous aurions égarées au fil de nos déménagements… Je ne sais plus. J’ai retrouvé la photo de la statue de Hans Christian Andersen, celle de la petite sirène de bronze assise sur son rocher, la façade du château de Rosenborg et enfin le Tivoli, notre dernière visite copenhagoise avant de reprendre notre route vers le nord. Nous nous étions entendus pour y passer la journée ensemble. Il faisait beau. Nous avons flâné longtemps au milieu de la foule des visiteurs.

     

    N.B. Ceci n'est pas un journal intime, mais une fiction

    Yahoo! Google Bookmarks

    votre commentaire
  • Le blog de la voisine (base)

     

     

    28 mai 2010

     

    Sans le choc sourd qui a ébranlé les murs de nos appartements, j’aurais déjà repris mes publications bloguistes. Mais un bruit épouvantable a interrompu la préparation de mon premier article. Un silence a suivi ; puis une sorte de frottement au plafond. Tout aussitôt j’ai pensé à la vieille dame du dessus et je me suis précipitée dans l’escalier. Sébastien descendait le sien et nous nous sommes retrouvés ensemble devant la porte de notre nouvelle voisine. Nous entendions sa voix chevrotante qui réclamait de l’aide. Par chance la porte n’était pas fermée à clef. Est-ce soulagement de ne pas la découvrir blessée ? Dès l’entrée un abominable fou rire a commencé à me titiller car la dame retenait à grand peine une petite bibliothèque à demi  sortie de son alcôve. Presque tout son contenu s’était égaillé sur le plancher. Tandis que Sébastien se précipitait pour la soutenir, je faisais de même avec le meuble. La vieille femme était affaiblie par la peur qu’elle avait eue et l’effort qu’elle venait de produire. Notre jeune infirmier la fit asseoir dans son fauteuil avant de soigner ses mains et ses avant-bras meurtris, alors que je remettais les livres en place. Perturbée,  Mme… peinait à rassembler ses idées. Elle avait oublié et le numéro de téléphone de sa fille et l’endroit où était rangé son agenda. Après avoir interrogé l’agence, Sébastien est parvenu à joindre cette dernière et à l’avertir de ce qui venait d’arriver à sa mère. Par prudence, nous sommes restés près d’elle jusqu’à l’arrivée de sa fille.

     

    2 juin 2010

     

    Melle… est venue m’offrir un ballotin de chocolats pour me remercier du secours apporté à sa maman. Quoi de plus normal ? Elle en a profité pour me faire part de ses préoccupations. Depuis cet incident, elle a pris conscience que sa mère ne pourra pas continuer à vivre au premier sans ascenseur. Elle va donc se mettre en quête d’un nouveau logement. Je suis navrée de perdre aussi vite des voisines idéales.

    Le marcheur. Nous l’entendons qui passe sous nos fenêtres comme chaque début d’après-midi, maintenant qu’il fait beau. Il longe notre rue et disparaît dans la campagne, sans un regard sur ce qui l’entoure. Il déclame des lettres de protestation qu’il récrit sans fin dans sa tête. Il règle la cadence de ses pas à la mesure de la véhémence de ses propos. Nous ignorons si son comportement est la manifestation de la folie ou bien l’expression de la colère qui se heurte à la citadelle administrative. Bien qu’il n’ait jamais agressé personne, il effraie et je m’en défie lorsque je le croise.

    Notre voisine du premier arrive à sa hauteur avec son petit chien. Elle le salue. Il ne la remarque pas.

    Au fait, je ne vois plus la voiture vert pomme sur notre parking…

     

    4 juin 2010

     

    Avec les beaux jours réapparaissent des bruits oubliés : les cris, les rires des noctambules, les miaulements lascifs des chats, les aboiements des chiens enfermés dans les cours. Et cette nuit, pour couronner le tout, une moto pétaradante, une vraie bombe qui s’est éclatée tout autour du quartier, bientôt accompagnée de sa petite sœur la mobylette… guère moins bruyante !

    Cette fois, c’est promis, je vais reprendre mes articles. Par quoi commencer ?

     

    N.B. Ceci n'est pas un journal intime mais une fiction.

    Yahoo! Google Bookmarks

    votre commentaire
  • Le blog de la voisine (base)

     

     

     

    21 mai 2010

     

    Bien qu’il m’arrive d’observer par ma fenêtre les allées et venues de mes voisins, en réalité je ne suis guère au fait de leurs affaires personnelles. Il ne manque pas d’habitants de ce quartier qui en savent beaucoup plus long que moi. Et encore davantage qui subodorent qu’il se pourrait que… et qui, à force de supposer, finissent par se convaincre qu’ils détiennent la vérité. Ainsi un bruit sans fondement galvaudé de bouche à oreille enfle jusqu’à devenir assourdissant pour l’intéressé. Depuis le passage de l’huissier, les rumeurs les plus contradictoires, voire tout à fait absurdes, se propagent d’ici au centre ville et même bien au-delà !

    Hier, notre toujours jeune homme du premier étage souhaitait s’informer auprès de moi des conditions dans lesquelles s’est déroulé l’inventaire des biens de M. et Mme… Il en avait reçu quelques échos, mais, me dit-il, mieux vaut entendre un témoin direct. Il connaissait un peu M… qui fut cadre supérieur dans la société où travaillait son père autrefois. Par ce dernier, il a su que, licencié, M… avait hypothéqué ses biens pour reprendre une entreprise d’une quarantaine de salariés dans laquelle il a englouti des sommes faramineuses avec l’espoir de la relancer, en la modernisant. Las ! Le carnet de commande restait vide. Il s’est mis à dos les employés à cause de son caractère violent et impulsif, peu propre à diriger des hommes. Par la suite, son entêtement à vouloir sauver les apparences a fini de les ruiner. Où sont-ils partis ?  Nul ne le sait. Bientôt l’appartement sera vidé puis de nouveau proposé à la location. Quelle (triste) histoire !

    Perturbée par ces événements et bouleversements divers, j’ai négligé la planète blog depuis quelques temps. Allons voir ce qui s’y raconte…

    Comme je m’y attendais, le site administré par Lucullus, Arts de la table et du jardin, n’a plus bougé depuis les vacances de Pâques. La liste des commentaires ne cesse de s’allonger (il y en a plus de trois cents). On s’étonne de son silence. On la regrette. On la réclame. On la supplie de revenir.

    Claude, qui ne connaît pas le blog ci-dessus nommé, poursuit ses investigations historiques pour notre plus grand bonheur. En ce moment il nous promène à travers le Cabardès à la suite de la flamboyante Orbria de Pennautier - la louve de Pennautier – , sur les traces supposées du chandelier à sept branches du temple de Jérusalem, qui aurait été enfoui sous l’un des quatre châteaux de Lastours par les Wisigoths. Trésor, mystères, tours hantées par le souvenir des Cathares. Claude mène son récit à la façon d’un roman policier et nous tient en haleine de billet en billet.

    Scouttoujours boitille encore dans ses allées. C.S-qui et lui cultivent leur jardin et présentent sur leurs blogs respectifs, leurs premières récoltes de fruits et de légumes. Mamoureuse, très prise par diverses expositions félines et canines, apparaît de loin en loin. Tatiana se fait plus discrète.

     

    26 mai 2010

     

    Il devient urgent que je reprenne mes publications si je ne veux pas voir la plupart de mes lecteurs se fondre dans la foule des blogueurs ! L’attrait des voyages ne s’épuise jamais. Il me reste une bonne réserve de clichés des miens. Mes prochains sujets sont donc tous trouvés !

     

    N.B. : Ceci n'est pas un journal intime mais une fiction.

      Si cet article vous a plu, vous pouvez voter ici

    Yahoo! Google Bookmarks

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique