La Maison du Tapissier

Dans une belle demeure du 16^e siècle de la Rue Vieille (autrefois rue principale d’Aubusson) a été reconstituée une maison de tapissier, terme qui, à cette époque, désignait les liciers. Une plaque rivetée sur un mur rappelle aux passants qu’elle abrita une famille de Maîtres Liciers, les Corneille qui furent aussi jurés-gardes, c'est-à-dire chargés de vérifier la qualité des tapisseries, et dans leurs composants, et dans leur exécution.

La salle à manger

L’entrée se fait par l’Office du Tourisme, contigu à la Maison du Tapissier. On y pénètre par la salle à manger, assez vaste pièce, un peu sombre, garnie d’une large cheminée. Au mur est accrochée une verdure, tenture caractéristique des productions du 16^e siècle.

Sur un coin de la longue table, de petits échantillons de tapisserie sont laissés à la disposition du public qui peut à loisir les toucher et les examiner.

(A suivre)

Aubusson, petite ville de la Creuse d’à peine six mille habitants, arrosée par la rivière du même nom et son affluent la Beauze, doit sa réputation internationale à son artisanat de haut luxe : la tapisserie de lice (ou lisse – link), qui fut sans nul doute importée des Flandres au 14^e siècle. La renommée des ateliers de ses maîtres tapissiers atteignit des sommets au 16^e et au 17^e siècles après que Colbert eut accordé à tous les ateliers libres d'Aubusson le titre de Manufacture Royale.

Un premier coup lui fut porté avec la Révocation de l’Edit de Nantes, le 18 octobre 1685, qui provoqua l’exil des maîtres tapissiers protestants, lesquels exportèrent leur savoir-faire. Néanmoins, au début du 20^e siècle, Aubusson comptait encore entre mille et deux mille liciers. Mais son déclin s’accéléra jusqu’à ce que, en 1939, Jean Lurçat, puis Jean Picart Le Doux, relancent la tapisserie en la modernisant sans toutefois s’écarter de la technique traditionnelle.

En 2009 l’UNESCO inscrivit La Tapisserie d’Aubusson au patrimoine immatériel de l’humanité.

 (A suivre)